Politique

Chantiers sociaux : El Otmani reste confiant

Le chef de gouvernement dresse le bilan des chantiers sociaux cruciaux menés durant l’actuel mandat. Saad Dine El Otmani estime que les réalisations ont «contribué de manière concrète au soutien des catégories vulnérables ainsi qu’à la réduction des inégalités spatiales et sociales ».

C’est l’heure du bilan pour le chef de gouvernement. Après avoir publié un document qui retrace l’évolution de la réforme administrative, Saad Dine El Otmani a dévoilé, dans un second bilan, l’état des lieux des réformes sociales menées durant son mandat, et qui constituent l’un des principaux engagements pris par l’exécutif dans son programme. « Les réalisations citées ont contribué de manière concrète au soutien des catégories vulnérables ainsi qu’à la réduction des inégalités spatiales et sociales », a indiqué le chef de gouvernement dans ledit document, insistant sur l’apport du soutien royal dans l’accélération des réformes initiées. « La révolution sociale lancée par le souverain, visant à généraliser la couverture sociale au cours des cinq prochaines années, a été traduite par le projet de loi-cadre qui a été approuvé par le Conseil des ministres et adopté à l’unanimité par l’instance législative », tient à préciser El Otmani, ajoutant que la mobilisation nationale habituelle vis-à-vis de ce genre de questions est appelée à se renforcer.

Les principaux indicateurs
Le bilan du mandat laisse dégager une nette évolution du taux de couverture sociale parmi les travailleurs indépendants et les personnes non salariées. Ce taux a évolué de 34 points durant les sept dernières années pour atteindre, en 2020, près de 69 %. Actuellement, le gouvernement planche sur les mesures stratégiques à même de faire de la protection sociale une composante incontournable dans les politiques publiques. Désormais, il ne s’agit plus d’alerter sur l’importance des écarts entre les niveaux de protection sociale atteints en fin 2020 et les besoins des couches sociales ciblées. Il est, en revanche, question d’établir un système de gouvernance efficace durant cette période où la lutte contre la Covid-19 prend un tournant décisif.

Dans ce cadre, le cadre normatif focalise l’attention, essentiellement pour ce qui a trait au parachèvement de la ratification de la convention 102 de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur les normes minimales de la sécurité sociale, ainsi que l’ensemble du dispositif préconisé à propos des soins médicaux et des indemnités de maladie. Le dispositif qui sera mis en œuvre au cours de cette année 2021 repose également sur la requalification des établissements sanitaires et des centres de santé primaires, ainsi que l’organisation du processus des soins. L’État mise beaucoup sur l’opérationnalisation du Registre social unifié (RSU) pour améliorer l’impact des politiques sociales et assurer un meilleur ciblage. Notons que le soutien apporté par le Fonds de cohésion sociale a pu évoluer de manière positive au cours des trois dernières années, passant de 2,9 MMDH en 2017 à 4,7 MMDH en 2020, ce qui a permis de renforcer les programmes et les mécanismes de soutien aux couches vulnérables, que ce soit pour les dotations destinées aux veuves qui sont actuellement plus de 107.000 bénéficiaires, représentant 2,2 MMDH versées depuis la création de ce compte annuel dans les lois de finances. Justement, l’État étudie la possibilité d’intégrer d’autres catégories de femmes vivant dans la précarité, à travers la révision du décret organisant la subvention. Les principales mesures projetées s’articulent autour de la «simplification des procédures et l’allègement des documents demandés, en tenant compte des diverses informations déjà détenues par les administrations et les établissements publics ». Parmi les actions envisagées, figure également le versement des allocations pour le compte des femmes veuves à partir de la date du dépôt de la demande, au lieu de celle à laquelle le dossier est accepté.

Les délais pour le RSU

L’adoption de la loi-cadre sur la couverture sociale avive l’urgence d’établir un plan législatif et réglementaire pour le renforcement de la paix sociale. La période transitoire a déjà commencé, et impose l’installation des organes de l’Agence nationale des registres. Il s’agit d’une étape durant laquelle il faut tenir et mettre à jour le Registre national de la population (RNP) et le Registre social unifié (RSU), dans le strict respect des conditions légales destinées à la protection des données numériques. Les délais ont commencé aussi à courir pour l’attribution de l’identifiant digital civil et social prévu par le statut de l’Agence. En outre, l’État devrait assurer l’apurement des données déclarées auprès des deux registres (RNP et RSU). La collecte des données pour développer le noyau central du Registre national de la population sera prioritaire. Notons que dans la foulée, le gouvernement devra aussi baliser le chemin avant la finalisation des études stratégiques et techniques ainsi que l’élaboration de la formule de scoring par le Haut-commissariat au plan.

Younes Bennajah / Les Inspirations Éco



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