Immobilier : Aradei Capital solide face à la crise
La foncière a fait preuve de solidarité en mettant en place des actions de soutien au profit de ses clients et partenaires lors du confinement. Ce qui a eu un effet légèrement «négatif» sur ses résultats annuels. Toutefois, cette baisse a été compensée par le lancement de nouvelles unités de retail entre 2019 et 2020.
Présentation très attendue des résultats financiers de la nouvelle recrue de la Bourse de Casablanca, Aradei Capital. La foncière, qui est cotée depuis décembre dernier, se réjouit d’avoir enregistré des performances trimestrielles largement supérieures à ses prévisions, et ce, malgré le contexte difficile marqué par les effets de la crise sanitaire. Si le chiffre d’affaires est ressorti en retrait de 5,7%, à 271 MDH par rapport à 2019, il reste, en effet, supérieur au prévisionnel (259 MDH) annoncé au marché lors de l’IPO. Durant cette période difficile, la foncière a tenu à soutenir ses partenaires en mettant en place des flexibilités de paiement et des mesures d’accompagnement visant l’apurement des arriérés pour les locataires les plus impactés par les effets de la crise sanitaire. S’élevant à 36,7 MDH, ces avoirs Covid ont été les principaux contributeurs à la baisse du chiffre d’affaires d’Aradei Capital. À cela s’ajoute, le repli des autres revenus liés aux loisirs, «segment qui reprend lentement depuis la levée du confinement», explique Hakim Benzakour, secrétaire général d’Aradei Capital. Ces éléments ont pu, par ailleurs, être compensés par l’augmentation nette de 12,9 MDH des revenus du périmètre constant liés aux nouvelles commercialisations, indexation ou encore au specialty leasing… Cela est sans compter les différents projets initiés et les nouvelles ouvertures opérées entre 2019 et 2020, et ayant généré des revenus de 20,3 MDH. Aradei Capital s’est, en effet, concentré sur la mise en œuvre de son plan d’investissement avec l’ouverture de plusieurs projets dont les trois retail parks de Souss-Massa, Drâa (Sela Park Inezgane et Sela Park Agadir) et de Témara (Sela Park Témara) venant enrichir ainsi la marque Sela. Après l’industriel, la foncière a poursuivi sa stratégie de diversification en procédant au lancement de son premier immeuble de bureaux à Casablanca. Par ailleurs, la foncière ne cache pas également son ambition d’investir dans de nouveaux secteurs, voire se développer à l’international. «Nous avons en effet des vues sur l’international, mais avec l’avènement de la crise nous avons préféré mettre ce projet de côté. Nous n’avons, pour l’heure, pas encore ni modélisé ce projet, ni sélectionné la ressource adéquate», soutient Nawfal Bendefa, PDG d’Aradei Capital.
Des atouts de taille
L’heure reste pour la foncière au maintien de sa bonne santé financière afin d’appréhender sereinement la reprise économique en 2021. Avec des actifs intégralement ouverts et une fréquentation en nette reprise, encouragée par la campagne de vaccination mise en place, le top management reste confiant dans sa capacité à dépasser les difficultés de 2020. «Le niveau de fréquentation reste encourageant depuis le 4e trimestre et se confirme sur le début d’année 2021», estime Bendefa. La foncière compte également sur le partenariat renforcé avec ses locataires grâce aux actions de soutien mises en œuvre durant la crise sanitaire. À cela s’ajoutent, la qualité des actifs qui continuent d’attirer des marques prestigieuses et la demande accrue pour l’immobilier commercial moderne. La foncière mise sur son programme de développement qui se positionne sur des lieux de commerce de proximité dans des zones de chalandise attractives. Outre la reprise du pipeline encourageante pour la croissance, la diversification au-delà du retail devrait également représenter un atout pour la société spécialisée dans l’immobilier locatif.
Bonne tenue du FFO
La performance réalisée en termes de FFO à fin 2020 (131 MDH) est également ressortie en hausse, comparativement aux prévisions de la foncière (105 MDH). Il reste toutefois lié au chiffre d’affaires et s’inscrit en baisse de 15,7%. Il a été par ailleurs affecté par la constatation des intérêts financiers en charges suite à la livraison des nouveaux projets. Côté dividendes, la foncière a opté pour un taux de distribution de 100% au lieu des 85% prévus dans son plan prévisionnel relatif à l’IPO. La proposition au conseil d’administration table ainsi sur la distribution d’un dividende de 12,4 DH par action, contre une prévision de 8,4 DH.
Aida Lo / Les Inspirations Éco