Relance : comment Marrakech-Safi muscle son attractivité
Si la pandémie de Covid-19, les mesures de confinement et les restrictions liées aux voyages internationaux ont lourdement impacté le tissu économique de la région, le partenariat entre la Société financière internationale (IFC), la Wilaya Marrakech-Safi et le centre régional d’investissement représente une opportunité pour celle-ci. Pour attirer les investissements, la Région, épaulée par la filiale de la Banque mondiale, esquisse sa stratégie entre espoirs et arguments.
Favoriser les conditions d’une relance inclusive, durable et résiliente dans la Région Marrakech-Safi. Tel est l’objectif que se fixent la Société financière internationale (IFC), le Centre régional d’investissement et la wilaya de la région. Les trois parties viennent d’acter une convention de partenariat à travers laquelle elles s’associent pour soutenir la reprise économique. Centre économique majeur du royaume, Marrakech-Safi a été affectée par la pandémie de Covid-19. En effet, les mesures de confinement et les restrictions liées aux voyages internationaux ont lourdement impacté son secteur touristique, considéré comme l’un des principaux piliers de son tissu économique. Dans le cadre de ce partenariat, l’IFC mettra en œuvre un programme d’assistance technique au profit du centre régional d’investissement (CRI) de la région, dont le rôle est d’accompagner de bout en bout les entreprises du secteur privé et de promouvoir les investissements. Le projet mettra un accent particulier sur la promotion de la région en tant que destination privilégiée pour les investissements locaux et étrangers et sur la réduction des délais de paiement au profit des entreprises dont la trésorerie a été fortement touchée par la pandémie. Ce projet est déployé en partenariat avec le Secrétariat d’État à l’Économie de la Confédération suisse (SECO).
«Notre partenariat avec la Wilaya de Marrakech-Safi et le centre régional d’investissement permettra de consolider le climat des affaires au niveau de la région afin de favoriser les conditions d’une relance inclusive, durable et résiliente. Nous espérons que ce projet permettra de stimuler l’investissement», soutient Sérgio Pimenta, vice-président de l’IFC pour l’Afrique et le Moyen-Orient.
Selon le dirigeant, le secteur privé a un rôle essentiel à jouer dans la relance de l’économie post-Covid-19. Un secteur privé dynamique est crucial pour favoriser une croissance inclusive et créer les emplois dont les régions du Maroc ont besoin. Pour que la relance soit inclusive, durable et résiliente, l’IFC parie sur la décentralisation, d’où le partenariat avec les régions. «Notre appui à la décentralisation ne s’arrête pas à l’investissement. Il est plus large et comprend trois composantes : le financement et l’assistance technique aux projets d’infrastructures prioritaires, l’appui à la structuration et la mise en œuvre de partenariats public-privé (PPP) efficaces et l’amélioration du climat des affaires. Cette dernière composante est très importante», explique Sérgio Pimenta. La stratégie de la filiale du Groupe de la Banque mondiale est à l’origine de nombreux projets innovants pour le développement du secteur privé. Lors de l’année fiscale 2020, clôturée en juin, l’IFC a engagé plus de 250 millions de dollars d’investissements dans le pays. Pour contribuer à l’amélioration de l’environnement des affaires, le CRI met en avant les potentialités de la région, en jouant le rôle de médiateur entre les différents acteurs économiques et en orientant les investisseurs vers les secteurs d’avenir. L’an passé, l’IFC a accordé des financements aux régions Casablanca-Settat et Fès-Meknès pour les aider à développer leurs infrastructures prioritaires et faire face à la pandémie de Covid-19. Le processus de décentralisation dans lequel s’est engagé le Maroc il y a quelques années a renforcé le rôle des entités régionales, ce qui permet une proximité et une amélioration des services rendus aux citoyens et aux acteurs économiques. Cette approche permet aussi un soutien rapproché au secteur privé local pour la mise en place des projets de développement au profit des citoyens de ces régions.
Sérgio Pimenta
Vice-président d’IFC pour l’Afrique et le Moyen-Orient
À l’IFC, nous croyons que la crise est une opportunité pour accélérer le passage à un nouveau modèle de développement plus respectueux de l’environnement. La relance verte est aussi un enjeu majeur pour le Maroc. L’investissement vert peut grandement contribuer à la réussite du plan de relance mis en place par le gouvernement, et nous pensons que le Fonds Mohammed VI peut en être le catalyseur. L’économie verte est elle aussi essentielle si le Maroc veut renforcer sa position de partenaire commercial de choix pour l’Europe en Afrique. Le Maroc a en effet une carte à jouer pour créer une base industrielle verte intégrée aux chaînes de valeur européennes et africaines, et bénéficier des opportunités offertes par le plan de décarbonisation de l’Union européenne.
Modeste Kouamé / Les Inspirations Éco