Maroc

Confinement : un malheur qui a fait le bonheur des ados ?

L’institut de sondage Ipsos vient de rendre publique une enquête concernant les conséquences de la crise sanitaire sur la vie des familles et les arbitrages que celles-ci ont dû faire vis-à-vis de leurs enfants et de leurs budgets.

«Un rythme familial bouleversé». Une conclusion qui résume bien les résultats du sondage IPSOS pour BIC. Réalisée quelques jours avant le prolongation des restrictions de novembre dernier, auprès de 200 parents marocains d’enfants âgés de 7 à 17 ans, l’enquête révèle les conséquences significatives de la crise sanitaire sur la vie des familles. Dans le document, on en apprend également beaucoup sur les arbitrages que celles-ci ont dû faire vis-à-vis des enfants et de leurs budgets. En gros, les parents ont dû consentir de nombreux sacrifices. Ils ont par exemple endossé le rôle d’enseignants auprès de leurs enfants vu que les écoles ont fermé sur tout le territoire national. Car, poursuit l’enquête, l’un des défis majeurs des parents a été la limitation du temps passé par les enfants sur les écrans, suivi de près par le maintien d’une vie «normale» ainsi que l’équilibre à trouver entre toutes les responsabilités et les tâches quotidiennes. Toutes ces activités ont représenté respectivement 47%, 43% et 41% des tâches dominicales des parents au profit de leur progéniture. Autres difficultés révélées par l’étude, trouver le temps d’aider les enfants dans leurs devoirs (36% des répondants), garder les enfants occupés une fois les devoirs scolaires terminés (27%) et l’utilisation des nouvelles technologies et des plateformes digitales (14%).

L’explosion du budget des parents
En ce qui concerne les matières à enseigner, les langues étrangères occupent la première place du classement des matières les plus difficiles durant l’aide aux devoirs pour près d’un tiers des parents (33%), suivies des mathématiques pour 24% des parents. D’après les enquêteurs mandatés par le géant mondial des articles de papeterie, des briquets et des rasoirs, confrontés à ces difficultés, les parents sont assez sévères envers eux-mêmes en tant que «professeurs» de leurs enfants et se donnent une note moyenne de 6,7/10. Dans le détail, 27% se sont attribués une note inférieure à la moyenne et seulement 20% se sont donnés une notre entre 9 et 10. À noter aussi que le temps consacré par les parents aux activités éducatives de leurs enfants se situe pour la plupart entre 1h et 2h par jour. Selon les répondants, la responsabilité incombe le plus souvent aux mamans (41%), aux deux parents (38%) ou aux papas (20%). Autre enseignement majeur de cette enquête, l’explosion du budget des parents consacré à l’achat de fournitures scolaires. Ainsi, bien que 51% d’entre eux déclarent que les listes scolaires n’ont pas changé, ceux-ci ont été contraints de dépenser plus pour s’équiper en appareils technologiques comme les ordinateurs ou encore les tablettes pour permettre l’apprentissage numérique.

Un impact positif sur les ados
Parallèlement, et c’est une grande nouveauté, dit-on, les parents ont dû investir dans du matériel de protection individuelle anti-Covid-19. L’enquête explique que 51% des parents interrogés ont déclaré avoir acheté plus de matériel de type gel hydroalcoolique et masques que les années précédentes. Dans le contexte de la crise sanitaire, 21% des parents ont donc vu leur liste d’achats de rentrée 2020 augmenter. Les enquêteurs ont également constaté que les parents ayant dépensé le plus, durant la rentrée scolaire de cette année, ont atteint une moyenne de 3.751 DH de dépenses supplémentaires, tandis que ceux ayant dépensé le moins ont réduit leurs dépenses de 1.022 DH en moyenne. Enfin, concernant les lieux d’achat, on constate que les points de vente physiques restent le canal préféré des Marocains pour l’achat de fournitures scolaires malgré la crise sanitaire. Ainsi, plus de trois parents sur quatre (87%) ont choisi de réaliser leurs achats principalement en magasin. Seul 1% des parents ont réalisé leurs achats exclusivement en ligne, tandis que 5% ont fait leurs achats conjointement en ligne et en magasin. L’enquête se termine par un constat saisissant et c’est une bonne nouvelle. Suite au confinement, soulignent les sondeurs d’IPSOS, les enfants passent plus de temps devant les écrans mais lisent et dessinent davantage, expliquant que la distanciation sociale a eu des conséquences durables sur le comportement des enfants et adolescents. Plus de deux parents sur trois (70%) déclarent que leurs enfants passent davantage de temps devant les écrans depuis le confinement et 6% seulement constatent qu’ils passent leur temps à jouer dehors, confinement oblige ! Cependant, l’impact est positif en matière de lecture et de créativité : 17% des parents déclarent que leurs enfants lisent davantage depuis le confinement, 31% qu’ils dessinent plus et 25% qu’ils colorient plus.

Chester Twiggs
Directeur commercial monde de BIC

«Nous sommes ravis d’observer que, malgré un certain temps passé devant les écrans, les enfants s’adonnent de leur propre chef à des activités plus nombreuses dédiées à l’exploration de leur créativité via le dessin, l’écriture ou le coloriage. Cette étude nous permet de mieux comprendre les besoins des familles marocaines et des enfants en fournitures scolaires et outils créatifs, étant donné qu’ils représentent une partie importante des acheteurs de nos produits.»

Khadim Mbaye / Les Inspirations Éco



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