Enquête. Comment les enfants vivent la crise sanitaire ?
Le Haut-commissariat au plan (HCP) a mené, en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), une enquête relative à l’impact de la crise sanitaire sur la situation sociale, économique et psychologique des enfants. Selon les conclusions de ce rapport, qui vient d’être dévoilé, seuls 2,5% des enfants n’ont pas respecté le confinement et 84% des préscolarisés n’ont pas suivi les cours à distance. À cela s’ajoutent les effets psychologiques du confinement, tels que l’anxiété ou les troubles obsessionnels, sur les enfants.
Le rapport du Haut-commissariat au plan (HCP) relatif à l’impact de la Covid-19 sur les enfants vient d’être rendu public. Mené en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), celui-ci souligne que presque tous les enfants ont respecté le confinement à l’exception de 2,5% dont la moitié est sortie soit pour jouer, soit pour approvisionner le ménage en produits de base.
84% des préscolarisés n’ont pas suivi les cours à distance selon le HCP, près de 84% des préscolarisés n’ont pas pu suivre les cours à distance pendant le confinement. Le rapport révèle, en effet, que les parents interrogés sur la principale raison pour laquelle les enfants n’ont pas suivi les cours à distance évoquent en premier lieu la méconnaissance de la disponibilité des canaux dédiés au télé-enseignement, pour 43,7% d’entre eux.
Dans le secteur privé, 73,4% des enfants du primaire suivent régulièrement les cours à distance et 23% irrégulièrement, tandis que 28,8% suivent régulièrement les cours dans le secteur public et 40,5% irrégulièrement. L’abandon des cours à distance est ainsi limité dans le secteur privé (3,6%), mais très élevé dans le secteur public (30,7%).
Par ailleurs, la décision de reporter ou d’annuler les examens a eu un impact négatif sur le rythme de suivi des cours, note le rapport qui indique que la proportion des élèves du primaire suivant les cours de façon régulière a baissé de 35,3% à 26%. La même source poursuit : «19,4% des scolarisés au primaire sont passés d’un suivi régulier à un suivi irrégulier et 11,4% ont carrément abandonné le télé-enseignement».
Concernant l’enseignement secondaire collégial, 81,2% des élèves ont suivi des cours à distance en période de confinement, 41,9% de façon régulière et 39,3% de façon irrégulière. Selon le secteur d’enseignement, 80,7% des élèves du privé ont suivi les cours de façon régulière et 19,3% de façon irrégulière, contre respectivement 38,8% et 41% pour le public. Le HCP constate également que l’enseignement à la maison a montré des difficultés d’assimilation pour 48% des lycéens, mais aussi d’addiction aux outils électroniques. D’un autre côté, le télé-enseignement n’a eu aucun impact sur 28,7% des lycéens.
Confinement : une situation inédite les ménages recensant des enfants ont déclaré que le confinement sanitaire a eu d’importants impacts psychologiques sur les membres du ménage, en particulier les enfants, souligne le HCP dans son rapport. Ainsi, 50,9% des parents, soit la moitié, ont parlé d’anxiété, 42,6% de peur et 30,3% ont évoqué le sentiment d’être emprisonné à domicile. 24,3% des enfants ont présenté des troubles obsessionnels et 24,1% des troubles de sommeil ou d’appétit. D’autres effets, tels que le manque d’intérêt ou de plaisir pour exercer les activités habituelles, ont également été remarqués par 8,1% des ménages. À cela s’ajoute une hypersensibilité ou une nervosité pour 7,1%, un sentiment de fatigue générale pour 5,3% et la dépression pour 5,0%.
Par ailleurs, le rapport a aussi souligné que 44,7% des enfants déclarent avoir vécu des différences de rythme dans la vie quotidienne avec les autres membres du ménage contre 30,7% pour la population âgée de 15 ans et plus. Cette proportion est plus élevée parmi les personnes vivant dans les ménages avec enfants (33,3%) que parmi celles vivant dans des ménages sans enfants (25,7%).
De même, près d’une personne âgée de 15 ans et plus sur cinq (18,7%), à l’échelle nationale, déclare souffrir de la promiscuité et de l’absence d’intimité durant cette période, les femmes avec 21% (plus que les hommes avec 16,4%), les citadins avec 20,3%, plus que les ruraux (15,7%), les 20% les plus défavorisés avec 22,6% plus que les 20% les plus aisés (14,1%). D’un autre côté, les personnes relevant de ménages avec enfants sont les plus touchés par la promiscuité du logement et le manque d’intimité avec 22% plus que celles relevant des ménages sans enfants (12,4%), lit-on dans le rapport.
Mariama Ndoye / Les Inspirations Éco