Maroc

Tourisme. Comment le Maroc prépare l’ère post-Covid-19 ?

Récemment, la loi sur le Fonds Mohammed VI pour l’investissement a été votée, dans le cadre d’un processus législatif fait en un temps record, dans la foulée de la loi de Finances. Concrètement, des fonds sectoriels, dont celui du tourisme, vont pouvoir être mis en œuvre. De quoi apporter des solutions au secteur touristique qui affiche jusqu’à 80% de baisse d’activité. Pendant ce temps, qu’est-ce qui se prépare en interne ?

Le Maroc peaufine sa stratégie de reconquête sur le marché du tourisme mondial. Pour maximiser nos chances, le département du Tourisme travaille sur les pays émetteurs traditionnels. L’enjeu est de rebâtir les part de marché, et si possible l’améliorer avec une stratégie de reconquête. «Nous travaillons sur un scénario commun avec toutes les parties pour un redémarrage à la fin du premier trimestre 2021. Nous avons bon espoir de redémarrer en avril 2021. Notre gros espoir est la vaccination, qui va consolider l’image du Maroc dans la gestion de cette crise, qui est très bonne», a expliqué Nadia Fettah, ministre de l’Artisanat, du transport aérien et de l’économie sociale (photo), lors de la 23e édition des mardis du tourisme.

La vaccination est un atout majeur au Maroc, mais également dans l’essentiel des pays émetteurs. Ensuite, sur la relance, il existe plusieurs thématiques. La première, c’est se préparer pour des processus sanitaires World Class.

Pour ce faire, les aéroports sont mobilisés. En plus de la certification qui avait été élaborée en interne, ceux-ci sont dans un processus de certification internationale, pour les principaux aéroports internationaux. L’enjeu est de monter d’un cran au-dessus. L’objectif que se fixe la tutelle est de réaliser 40% à 50% des revenus de 2019, en 2021. Les études en cours ou les scénarios partagés à l’international, tablent sur la fin 2023 pour atteindre les revenus de 2019. «Nous sommes en train de réfléchir à comment raccourcir ce délai de six mois ou une année. Voilà à peu près l’objectif qu’on se fixe», a précisé la ministre.

Pour ce faire, des négociations sont en cours avec différentes parties prenantes pour démarrer à une vitesse accélérée sur la reconquête des marchés. Une étude de marché international est également en cours. «Nous sommes en train de finaliser les études quantitatives. Nous avons des segments qui se dégagent, notamment celui de la famille. Mais l’offre va devoir être améliorée par rapport à ce segment qui est extrêmement prometteur, notamment sur les thématiques de l’animation, etc. Nous avons déjà du potentiel pour redémarrer, mais nous avons aussi des enseignements pour préparer 2022, 2023 et les années suivantes», a indiqué Nadia Fettah.

Une autre étude est en cours pour mieux appréhender le marché national. D’autres mesures sont en train d’être déployées, notamment pour les volets formation, investissement et promotion.

De nouveaux marchés le Maroc vient de soumettre une convention à l’État israélien pour l’aérien. L’enjeu est de disposer d’ un cadre à partir duquel, l’établissement des lignes régulières, à des fréquences à définir dans un horizon de deux trois mois, essentiellement pour des raisons législatives et de sécurité. C’est un sujet sur lequel le ministère du Tourisme a été proactif. Selon les statistiques annuelles, entre 40.000 et 50.000 Israéliens visitent le Maroc.

Une étude en cours sur les marchés émetteurs intégrera le marché israélien. Pour donner une idée de ce potentiel, lorsqu’Israël a ouvert avec Dubaï, rien qu’au premier mois l’Émirat a enregistré à peu près 50.000 visiteurs. «C’est à nous de nous mobiliser pour transformer l’essai, le plus rapidement possible. J’ai bon espoir que nous pouvons le faire rapidement et de façon méthodique et volontariste», a affirmé la ministre de l’Artisanat, du transport aérien et de l’économie sociale. En ce qui concerne le marché chinois, un marché extrêmement important pour le Maroc, les opérateurs ont beaucoup investi jusqu’à l’annonce de la crise sanitaire.

La situation sanitaire en Chine et sa gestion de la crise, indiquent que ce pays pourrait être l’un des premiers marchés émetteurs de voyageurs post-Covid-19. À la question de savoir si la tutelle porte une réflexion particulière sur les possibilités du marché chinois. La ministre dit ne pas être certaine que les Chinois vont pouvoir voyager hors de leur frontière en 2021. «La ligne rouvrira dès que ce sera possible. Royal Air Maroc confirme et réaffirme son intérêt pour développer cette ligne. Les premiers trajets étaient très encourageants à la fois pour le tourisme, que pour l’activité de transit, même si cela n’a pas fonctionné longtemps. Nous travaillons avec nos partenaires pour nous préparer à l’arrivée des touristes chinois», indique la ministre.

Modeste Kouame / Les Inspirations Éco



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