Qu’est-ce qui pousserait un entrepreneur marocain à investir au Maroc ?
EDITO. Qu’est-ce qui pousserait un entrepreneur d’origine marocaine, bien installé à l’étranger, avec tous les avantages que son pays d’accueil peut lui offrir, à venir investir au Maroc plutôt qu’à rester là où il réside ? Quels arguments suffiraient à le convaincre de la pertinence de son choix ?
Et, aussi, quelles garanties le prémuniraient contre les couacs qu’il pourrait rencontrer dans le montage de son business au Maroc ? Entre autres réponses, d’aucuns citeraient des priorités comme la transparence et la fluidité des procédures administratives, la bonne qualité du service public en matière d’accompagnement et de conseil, la prédisposition du secteur bancaire à soutenir le décollage de l’investissement des Marocains résidant à l’étranger… Mais cela ne saurait suffire. Même en notant d’un «A+» tous les critères d’évaluation du Doing Business dans notre pays, il ne sera pas forcément aisé de capter cette catégorie d’investisseurs que nous convoitons depuis que nous avons pris conscience qu’ils ne sont pas seulement une manne de devises. En réalité, c’est également une question de mindset. De longues années durant, et même aujourd’hui encore, les MRE ont le plus souvent privilégié le Maroc pour leurs investissements dans la pierre ou la restauration, comme moyen de sécuriser l’avenir, mais sans plus.
Aujourd’hui, la conjoncture incertaine qui règne au niveau mondial offre une opportunité pour notre pays de se positionner comme option sérieuse dans l’esprit du MRE investisseur. Pour cela, il faut d’abord opérer une rupture avec les méthodes de promotion classiques – voire archaïques – , mais aussi déployer une véritable stratégie sectorielle de prospection. En fait, la montée des investissements des MRE au Maroc dépendra autant de la qualité du climat des affaires que nous avons à offrir que de l’approche avec laquelle l’entrepreneur appréhendera son projet au Maroc. Le sérieux est attendu dans les deux sens.
Meriem Allam / Les Inspirations Éco