Maroc

Coronavirus. Quand commence et s’arrête la contagion ?

De récentes études démontrent que la période de contagiosité est plus réduite qu’on ne le pense. De nombreux experts plaident en faveur d’une baisse du nombre de jours d’isolement. Mais, prudence…

Comment déterminer la période adéquate d’isolement d’une personne atteinte du coronavirus? Quand et combien de temps est contagieux de façon précise un malade du Covid-19 et que faire pour apprécier avec réalisme quelles personnes ont pu être infectées à son contact et la façon d’agir avec le patient ? «Les réponses à ces questions permettent d’ajuster les comportements de chacun dans l’espace public et le lieu de travail. La meilleure connaissance actuelle de la période de contamination détermine la stratégie collective et individuelle du déconfinement», souligne le Dr Moussayer Khadija, spécialiste en médecine interne et en gériatrie et présidente de l’Association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS).

Une période de contagiosité plus réduite
Cette dernière veut mettre la lumière sur les dernières études les plus concluantes. «Ces études convergent pour démontrer que la période de contagiosité est plus réduite que beaucoup continuent à le penser et donc plaide en faveur d’une baisse du nombre de jours d’isolement. Toutefois, cette contagiosité est très forte avant les premiers symptômes et elle doit donc inciter à la prudence dans les mesures de déconfinement», précise Moussayer. Selon une étude taiwanaise, qui a fourni des éléments complets et plus déterminants et qui est sortie début mai dernier,«la contagiosité est maximale dans les 5 jours qui suivent le début des symptômes ainsi que dans les 4 jours qui les précèdent». Les chercheurs qui ont participé à ce travail, relayé notamment par la revue française Que Choisir Santé ont procédé à l’identification des 100 premiers malades du pays et de plus de 2.761 personnes qui ont été en contact avec eux. «Ils ont testé tous ces cas-contact comme s’ils présentaient des symptômes ou s’ils vivaient sous le même toit que le malade. Le taux d’infection s’élevait à 1% dans les 5 jours après la survenue des symptômes (le malade contaminait 1 autre personne sur 100), il était par contre pratiquement inexistant après le 6e jour», explique Moussayer. Si l’on se fie à ces résultats, on ne doit plus craindre que les malades puissent être contagieux très longtemps et certainement pas après les 14 jours d’isolement requis, hormis des cas très rares. «L’étude montre par contre une presque aussi forte contagiosité de 0,7% avant l’apparition des premiers symptômes», précise Moussayer.

«Réduire la durée de l’isolement»
Au Canada, l’Université de Manitoba a publié fin mai dernier une étude qui démontre que la contagiosité est la plus forte de 3 à 5 jours après les premiers symptômes du Covid-19. Toutefois, cette dernière peut s’étendre jusqu’au huitième jour, (et cela à partir de tests PCR réalisés quotidiennement pour mesurer la charge virale et sa capacité à contaminer). Abondant dans le sens de ces deux études et d’autres travaux dans d’autres pays, l’Académie nationale de médecine et le Centre national des maladies infectieuses de Singapour ont recommandé fin mai dernier de réduire à 11 jours la période d’isolement. À ce sujet, il faut souligner que certains patients sont susceptibles d’être encore testés positifs après deux semaines sinon un mois. Toutefois, les fragments du virus ne sont plus suffisants pour propager l’infection. «En revanche, la transmission forte par les personnes présymptomatiques est particulièrement problématique. Ces dernières étant de nature les sujets les plus susceptibles de faire renaître des foyers infectieux. Cette donnée est en faveur d’une continuation stricte de la distanciation sociale», prévient Moussayer. C’est ce qui a fait que les autorités marocaines ont privilégié la prudence (port du masque obligatoire, distanciation physique…)

Deux types de tests
Aujourd’hui, les entreprises marocaines qui veulent continuer ou reprendre doivent faire des tests de dépistage à leurs collaborateurs. Le but étant bien entendu de minimiser le risque de propagation du virus et de création de foyers infectieux au sein des entreprises. Il y deux types de tests, virologique (RT-PCR) et sérologique. Le premier est le plus recommandé pour le dépistage du Covid-19. Ce dernier se fait via un prélèvement par voie nasale. Le résultat est en général disponible 24 heures après. «Il s’agit d’une technique d’amplification permettant à partir d’une petite partie de matériel génétique de reproduire une grande quantité de manière à ce qu’il soit plus facilement identifiable. Cette technique, très utile quand on dispose de matériel génétique en trop faible quantité ou en mauvais état, a fait faire un pas de géant depuis une trentaine d’années aux investigations en biologie», explique le Dr Moussayer. En infectiologie, cette technique est utilisée dans la détection du coronavirus, des maladies génétiques, des organismes génétiquement modifiées (agronomie), dans l’identification d’individus suspects (science médico-légale), la détermination de la filiation, l’étude des fossiles…S’agissant des tests sérologiques, ces derniers permettent de déterminer si une personne qui a été atteinte du virus a développé une réaction immunitaire. Il s’agit de détecter la présence d’anticorps au moyen d’une prise de sang.



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