Signature électronique. Barid Al-Maghrib rectifie le tir
Plus que jamais, la signature numérique se révèle essentielle pour faire évoluer la vie d’entreprise. Si le secteur public semble être rompu à l’exercice, le privé l’est un peu moins. Barid Al-Maghrib tente d’y remédier en redirigeant son offre vers le secteur bancaire notamment. Une étude est en cours pour étudier les besoins et les attentes des différents opérateurs économiques.
La signature électronique est devenue un élément clé pour réaliser à distance tous les processus de validation et de contractualisation tout en disposant d’une véritable valeur juridique. L’attrait pour ce service issu du programme Maroc Numeric 2013 est grandissant. «La tendance s’est traduite par une demande accrue de certificats Barid eSign et par le recrutement de nouveaux partenaires», nous expliquent les dirigeants de Barid Al-Maghrib, seul organisme agréé par l’État pour délivrer des certificats électroniques.
Ils recensent aujourd’hui 40.000 entreprises utilisant leur service électronique Barid eSign. «Cette adhésion ne concerne pas uniquement la dématérialisation des procédures: elle reflète un mouvement général de plus en plus favorable à la confiance numérique, qui est essentielle au maintien de la sécurité des échanges», souligne-t-on auprès du tiers de confiance.
Il faut dire qu’aujourd’hui, les opérateurs économiques ont une position nettement plus favorable concernant l’adoption de la signature électronique. «À ce jour, plusieurs écosystèmes bénéficient de l’expertise de la Poste digitale pour la mise en œuvre de plateformes de dématérialisation à valeur probante», explique le top management de Barid Al-Maghrib.
La signature électronique est désormais indispensable pour les usages liés à l’import-export, la gestion urbaine, aux appels d’offres de la commande publique, au dépôt des factures dématérialisées auprès des acheteurs publics, et pour bon nombre de fonctions relatives aux télé-procédures judiciaires et bancaires. Il faut dire que ces écosystèmes sont bâtis autour des partenaires institutionnels de Barid Al-Maghrib qui mettent leurs plateformes digitales au service des porteurs de certificats relevant des entreprises, des professions libérales réglementées, des administrations et des collectivités territoriales.
Diversification de l’offre
Si la fonction publique est rompue à l’exercice, le secteur privé, particulièrement le secteur bancaire, commence à peine à adhérer au service Barid eSign. «Il est vrai, toutefois, que la confiance numérique n’a pas connu un développement dans le domaine financier aussi spectaculaire qu’ailleurs», remarquent les dirigeants de Barid Al-Maghrib.
Pour le tiers de confiance, deux facteurs expliquent cette situation. Le premier porte sur la contrainte de la réglementation bancaire, principalement celle concernant la banque de détail, qui prévoit un certain nombre de mesures basées sur l’identification du client en face-à-face et sur l’échange et l’archivage des dossiers au format papier. Le deuxième est directement lié à l’offre de confiance numérique de Barid Al-Maghrib.
Le groupe avoue que son service Barid eSign a été adressé dès son lancement aux écosystèmes bâtis autour des donneurs d’ordres publics. «La banque de détail, qui s’adresse aux particuliers et aux TPE, n’a donc pas été immédiatement impliquée dans cette dynamique», avoue le top management de Poste Maroc. Pour s’adapter à cette cible, Barid Al-Maghrib assure travailler sur la diversification de son offre à travers la création d’une nouvelle prestation «Certificat à la volée». Elle sera proposée aux opérateurs du secteur bancaire dans le cadre des projets de banque à distance.
Cette nouvelle prestation vient ainsi renforcer les services jusqu’ici proposés aux banques, notamment dans le cadre des procédures de dématérialisation des crédits documentaires, des cautions bancaires relatives aux appels d’offres, ainsi que d’un ensemble d’autres usages liés à la banque en ligne et aux services électroniques. Le secteur bancaire est ainsi en passe de devenir un des plus importants clients de Barid Al-Maghrib. Par ailleurs, le groupe a lancé cette année une vaste étude pour étudier et analyser les besoins et attentes des différents secteurs économiques. Cette étude permettra la mise en place de stratégies marketing et commerciales adaptées afin d’accompagner au mieux la transformation digitale de ces secteurs.
Une remise de 10% sur les tarifs
Le confinement a nettement accéléré les démarches de dématérialisation des procédures entreprises par les clients de Barid Al-Maghrib, ce qui a augmenté la demande en certificats Barid eSign. Il s’agit notamment de nombreux donneurs d’ordres qui ont fait le choix du télétravail, pour lesquels Barid eSign est la meilleure solution de sécurité et de confidentialité dans le cadre des échanges électroniques. Au-delà de la simplification de la procédure de délivrance des certificats de signature, la tarification proposée par le tiers de confiance semble contribuer à l’attrait des nouveaux adhérents. Barid Al-Maghrib assure en effet que les tarifs de ses certificats, à niveaux de service comparables, sont parfaitement raisonnables comparés à ceux pratiqués à l’étranger. Le groupe a en plus décidé d’appliquer une remise de 10% sur les tarifs du certificat Barid eSign classe 3. Cette décision, qui fait partie, selon Poste Maroc, des mesures prises post-Covid-19, concerne aussi bien les tarifs publics que les tarifs conventionnés qui profitent à la quasi-totalité de ses partenaires et à leurs clients finaux. Aussi, pour limiter l’impact financier sur les entreprises, le groupe a fait le choix de standardiser le format du certificat, ce qui permet son utilisation lors de différents usages. Un porteur relevant d’une entreprise peut donc utiliser un même certificat aussi bien pour les télé-procédures administratives que pour la banque en ligne, la soumission électronique ou le dépôt électronique des factures.