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Le Vice-président de l’IFC décrypte le prêt d’1 MMDH accordé à Casablanca-Settat

La Société financière internationale (IFC) a octroyé, jeudi dernier, une enveloppe d’un milliard de DH à la Région Casablanca-Settat pour financer des projets d’infrastructures. Sérgio Pimenta, vice-président de l’IFC pour le Moyen-Orient et l’Afrique, explique les objectifs et les enjeux de ce projet pilote…

Quels sont les critères pris en considération par l’IFC pour octroyer le crédit d’1 MMDH dédié au financement des projets de la région Casablanca-Settat?
ll y a plusieurs critères. D’abord, nous avons vérifié les objectifs de la région et les différents impacts socio-économiques et environnementaux. Les projets financés aujourd’hui par l’IFC, notamment les nouvelles lignes de tramway et les routes, auront un impact important sur le développement de la région. Nous avons également évalué la gouvernance de la région car il s’agit du premier prêt, sans garantie souveraine, que nous accordons à une région. Nous avons vérifié l’ensemble des critères pour nous assurer que les projets et l’opération de financement sont bien étudiés. Nous avons également analysé la capacité de la région à respecter nos exigences environnementales et sociales, qui sont conformes aux normes internationales.

Quel est le taux d’intérêt appliqué à cet emprunt ?
Le prêt que nous avons signé est dédié à un projet à long terme. L’IFC a accordé un crédit sans recours aux garanties de l’État, ce qui explique son taux d’intérêt qui correspond relativement à celui d’un prêt commercial.

L’IFC a financé plusieurs projets au niveau de Casablanca-Settat. Les deadlines ont-elles été respectées ?
Lorsqu’on finance un projet, l’objectif n’est pas de signer un chèque, mais de vérifier sa réalisation conformément à nos standards sociaux et environnementaux. Pour les autres projets que nous avons financés dans la région Casablanca-Settat, nous suivons leur réalisation. Nos experts organisent souvent des visites pour vérifier sur le terrain la concrétisation des projets. Généralement, nous sommes satisfaits de la réalisation de projets que nous avons financés au Maroc. Il faut avouer qu’il existe une capacité technique au Maroc, un facteur de confiance afin de bénéficier de nouveaux financements.

 » Le Maroc doit diversifier ses sources de financement pour ne pas créer de nouvelles dettes publiques ».

Quelles sont les mesures prévues par l’IFC en cas de retard de remboursement des crédits ?
Les prêts reposent sur la capacité de la région et des entreprises que nous finançons à les rembourser. Et comme dans tous les accords de financement signés par les différentes institutions financières, il y a des clauses qui précisent un ensemble de mesures en cas de défaut de paiement.

Quels sont les avantages octroyés par l’IFC, par rapport aux autres institutions financière internationales ?
Parmi les principaux avantages qui distinguent l’IFC des autres institutions, c’est qu’elle est tout d’abord une institution de développement et non pas une banque commerciale. Nous avons donc une vision à long terme même pour les projets jugés comme «relativement risqués» par une banque commerciale. Des projets que nous pouvons soutenir car nous considérons qu’ils auront des impacts positifs sur le développement durable. Deuxième avantage, la SFI est une institution multilatérale-globale. Elle est en réalité la plus grande institution internationale qui se focalise sur le secteur privé pour financer des projets de développement. Nous apportons ainsi cette expertise globale accumulée, durant de longues années, au niveau international (Amérique latine, Europe de l’Est, Asie…).Troisième avantage, notre institution, détenue par les gouvernements, est focalisée sur le développement du secteur privé.

« Le cas marocain est soutenable et que le royaume est en mesure de contracter de nouvelles dettes ».

Quels sont les facteurs qui jouent en faveur du Maroc pour bénéficier de nouveaux financements ?
Si on compare le taux d’endettement du Maroc à ceux des pays ayant le même niveau de développement économique, on constate que le cas marocain est soutenable et que le royaume est en mesure de contracter de nouvelles dettes. Je peux dire que la capacité d’endettement du Maroc n’est pas inquiétante et qu’il a les ressources pour payer sa dette. Il doit diversifier ses sources de financement pour ne pas créer de nouvelles dettes publiques. C’est dans ce contexte que nous encourageons les projets de développement au Maroc, en finançant les acteurs du secteur privé. Ce choix permettra de compléter les actions de gouvernement en termes de développement grâce à des solutions proposées par le secteur privé. Et quand nous évaluons les besoins de développement au Maroc et dans le monde en général, on constate qu’il y a des besoins de développement auxquels le secteur privé peut vraiment répondre.



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