Maroc

Centres de transfusion sanguine : comment améliorer le rendement

Le rapport parlementaire, élaboré en vue d’évaluer le fonctionnement des centres de transfusion sanguine, dresse une série de recommandations destinées à réorganiser le système national de transfusion sanguine, toujours régi par une circulaire qui date de 1999.

En vue d’assurer une mobilisation effective et soutenue des centres de transfusion sanguine au Maroc, l’instance législative a finalisé un rapport, élaboré par la mission exploratoire constituée à l’effet de résoudre les principales problématiques auxquelles est confronté le réseau national des centres de transfusion. Le déficit en ressources humaines continue de peser lourdement sur le rendement des centres, comme l’indique le rapport final des membres de la mission, qui évoque un déficit de plus de 200 fonctionnaires, essentiellement en termes de médecins et techniciens.

«Ce sont 391 professionnels de la santé qui exercent actuellement dans les centres de transfusion sanguine. Le recrutement de 183 personnes supplémentaires s’avère nécessaire, et permettrait d’améliorer le rendement des centres, de 32% environ», indique le rapport.

L’une des principales contraintes à relever réside dans la nécessaire adaptation de l’arsenal réglementaire qui régit l’activité des centres, et dont la dernière circulaire remonte à l’année 1999. «En dépit des efforts déployés, la gestion des centres n’arrive pas à assurer leur bon fonctionnement, et encore moins à relever les défis futurs», déplorent les membres de la mission exploratoire. La principale recommandation, émise par le rapport, porte sur la mise en place d’un nouveau mode de financement des centres de transfusion sanguine, à même d’en améliorer la gouvernance, «comme stipulé dans divers rapports et recommandations de l’OMS», indique le rapport parlementaire.

Les pistes d’amélioration
Il s’agit d’arrêter une politique nationale cohérente en matière de transfusion sanguine, en concertation avec toutes les parties prenantes, et de promouvoir la transfusion sanguine sur l’ensemble du territoire national.  Il s’agit, en effet, d’encourager le don du sang pour reconstituer les stocks. Toutefois, «les citoyens ne donnent pas beaucoup de sang et les gestions des centres de transfusion mérite d’être revue», estime à ce titre le chef de gouvernement.

Les députés ont ainsi mis en avant l’absence du cadre réglementaire relatif à l’organigramme du centre national de transfusion sanguine, ce qui nécessite une mise à jour immédiate.

Par ailleurs, les 18 centres devront concevoir une stratégie pérenne en matière de formation continue du personnel. Les députés ont relevé également l’absence préjudiciable d’une spécialité, au sein des facultés de médecine, relative à la formation de praticiens destinés à travailler dans les centres de transfusion, en vue de renforcer les effectifs actuels, dont le nombre n’excède pas les 57, avec près de 60 % qui sont proches de l’âge de départ en retraite, comme indiqué dans le rapport de la mission exploratoire. À souligner que le budget annuel, alloué aux dépenses de fonctionnement du Centre national de transfusion sanguine, ne dépasse pas les 80 MDH, et demeure géré de manière autonome (SEGMA).

La dépendance des centres régionaux, vis à vis du budget central, constitue une contrainte supplémentaire, que ce soit en matière d’approvisionnement ou d’équipement. Des autres constats émis par les députés, il se dégage que, depuis l’année 2016, les difficultés financières vécues par le réseau des centres régionaux se sont aggravées, en raison de l’évolution des dépenses au cours des 5 dernières années. Le rapport parlementaire relève que les centres de transfusion ont investi judicieusement dans les domaines de l’automatisation des techniques transfusionnelles et la gestion informatique du stock du sang. Enfin, le rapport recommande fortement de réviser les modalités de transfert des dotations allouées aux 18 centres nationaux et aux 30 banques de sang, notamment en matière d’accélération des procédures de recouvrement.

Les normes d’usage du sang

L’état des lieux, établi par les parlementaires, montre que le cadre réglementaire se doit d’être renforcé, essentiellement pour ce qui est du dispositif relatif à l’utilisation du sang. Ainsi, le sang et ses dérivés ne peuvent être livrés que sur demande écrite du médecin traitant, de même que la transfusion du sang ne peut être effectuée que sur prescription médicale, sous la responsabilité d’un médecin et selon des règles fixées par voie réglementaire. Les mêmes normes de sécurité s’appliquent aussi en matière d’hémovigilance ainsi que de conditionnement, conservation, étiquetage, dépôt et péremption du sang, du plasma, des produits sanguins et des dérivés du sang. À noter aussi que les dérivés stables, issus du fractionnement physico-chimique du sang, sont considérés comme des médicaments. Ils sont, à ce titre, préparés industriellement et soumis aux dispositions de la législation relative aux médicaments, concernant leur fabrication, importation, exportation, conditionnement, conservation, contrôle et vente.

Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO



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