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Formation du gouvernement : Qui succédera à Benkirane ?

Après le limogeage de Benkirane, le blocage va-t-il prendre fin? Rien n’est moins sûr. Tout dépendra de la position du PJD mais aussi de ses alliés. Le conseil national du parti est convoqué en session extraordinaire ce samedi pour trancher.

La décision du souverain de limoger Benkirane de sa fonction de chef de gouvernement désigné est tombée comme un couperet sur le parti de la lampe. Le secrétariat général du Parti de la justice et du développement a tenu, jeudi, une réunion marathon durant laquelle il a été décidé de tenir samedi une réunion du conseil national.

Le Parlement du parti devra sérieusement discuter les nouveaux rebondissements pour prendre une décision officielle. Le scénario le plus probable porte sur le choix par le PJD de la voie de l’apaisement. Les premiers signes sont plutôt positifs. Le secrétariat général du parti a décidé d’interagir positivement avec le contenu du communiqué du cabinet royal. Benkirane a déclaré à la presse que la décision du souverain s’inscrivait dans le cadre des dispositions de la Constitution. En dépit des derniers rebondissements, le secrétaire général du parti de la lampe devrait jouer un rôle primordial dans la désignation de son successeur. Le nouveau candidat devra répondre à un certain nombre de critères, dont une grande capacité de réunir le consensus autour de lui au sein du parti.

À cet égard, deux ténors du PJD font figure de favoris pour ce poste stratégique: Mustapha Ramid et Saâdeddine El Othmani. Ces deux personnes peuvent avoir la bénédiction de Benkirane et des autres leaders du parti. Cependant, la mission ne sera pas facile. Le grand favori Mustapha Ramid, rappelons-le, avait déjà été catégorique en annonçant qu’il ne serait pas le «traître» du PJD. Quant à El Othmani, il est respecté par les acteurs politiques et est connu pour être un homme de consensus. Néanmoins, son écartement en 2013 du gouvernement Benkirane est un point noir qui pourrait impacter sa candidature pour la présidence du gouvernement. Un troisième nom a aussi toutes ses chances: l’ancien ministre de l’Équipement et du transport, Aziz Rabbah, qui représente la jeunesse. Il a, certes, su démontrer ses capacités de gestion. Mais le maire de Kénitra n’a pas le même poids au sein du parti que Ramid et El Othmani. Difficile pour lui de réunir le consensus au niveau interne. Rabbah serait beaucoup plus souple dans les négociations avec les partis politiques pour la formation du gouvernement que Ramid ou El Othmani car il est connu pour sa capacité à cohabiter, même avec les adversaires.

Des tractations sur de nouvelles bases
En coulisses, il ne voyait pas d’inconvénient à intégrer l’USFP au gouvernement. En tout cas, c’est au souverain de trancher en désignant la personnalité de son choix qui pourrait gérer au mieux cette phase. Après la désignation du nouveau chef de gouvernement issu du PJD, les tractations devront démarrer sur de nouvelles bases. Le PJD, dont la position était on ne peut plus claire vis-à-vis de l’Union socialiste des forces populaires, va-t-il lâcher du lest en l’intégrant dans les négociations pour la formation du gouvernement? Selon des sources internes du parti, cela serait un coup dur pour l’image et la cohésion du PJD. «C’est l’avenir du parti qui est en jeu», dit-on. Le secrétariat général du parti tient visiblement aux conditions qui ont été formulées par Benkirane au Rassemblement national des indépendants et au Mouvement populaire. Ces deux formations sont appelées à assouplir leurs conditions pour ouvrir d’autres portes de sortie au futur chef de gouvernement. Quid du Parti de l’Istiqlal? Les héritiers de Allal El Fassi pourraient-ils faire partie du gouvernement? Rien n’est impossible en politique.

L’entrée du PI au gouvernement est théoriquement possible mais elle demeure compliquée. Si le tonitruant Hamid Chabat était écarté de la tête du parti au prochain congrès, le parti de la balance pourrait faire partie de la coalition gouvernementale. Mais cela n’est possible qu’en cas de prolongement des tractations après la grand-messe istiqlalienne et une éventuelle flexibilité des autres partis politiques. La position de Benkirane s’aligne sur celle de la direction du PJD, bien qu’en coulisses, certaines voix internes appelaient à l’assouplissement et aux concessions pour pouvoir entrevoir le bout du tunnel.


Les options constitutionnelles

Les dispositions du texte fondamental stipulent la désignation, par le souverain, du chef de gouvernement du premier parti aux élections législatives. Le roi peut ainsi ne pas nommer le secrétaire général du parti concerné. Après la nomination du chef de l’Exécutif, aucun délai n’est fixé pour la formation du gouvernement sur le plan constitutionnel. Face au blocage dans la formation du gouvernement, quelles sont les options possibles pour relancer la machine? Il s’agit de la désignation d’un nouveau chef de gouvernement du parti arrivé en tête de peloton aux législatives. Les observateurs mettent en avant une autre possibilité: la désignation du chef de gouvernement du deuxième parti après «l’incapacité» du premier à constituer une coalition gouvernementale. Un autre scénario dit «catastrophique» est possible: la dissolution du Parlement et la tenue d’élections anticipées. Mais celui-ci est très coûteux et pourrait ne pas aboutir au résultat escompté. Le souverain pourrait nommer un gouvernement de technocrates jusqu’à la tenue d’élections législatives anticipées.


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