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Formation du gouvernement : Le PJD maintient le suspense

Le chef de gouvernement désigné entend accélérer la cadence des négociations. Officiellement, rien n’a filtré de la tendance générale au sein du PJD après la réunion de son secrétariat général.

Le chef de gouvernement désigné, Saâd-Eddine El Othmani, va entamer un nouveau round des négociations concrètes, après un premier tour de piste avec sept partis politiques. La réunion du secrétariat général du Parti de la justice et du développement était très attendue de part et d’autre, après les derniers développements et les nouvelles positions exprimées par les autres formations politiques. Mais le communiqué final de cette instance décisionnelle n’a pas mentionné la décision du parti en matière d’alliances contrairement aux attentes. Il s’agit d’une nouvelle approche pour faciliter la tâche à El Othmani. Le secrétariat général du parti «soutient El Othmani dans sa gestion des prochaines négociations pour la formation d’un gouvernement homogène et fort». Même le secrétaire général du parti, Abdelilah Benkirane, n’a pas souhaité s’exprimer sur la question à la presse se contentent de souligner qu’El Othmani et le secrétariat général se partagent la responsabilité de la prise de décision en ce qui concerne la formation du gouvernement.

Le nouveau chef de gouvernement désigné entend accélérer la cadence des négociations pour former le prochain Exécutif dans les plus brefs délais d’autant plus que le premier round des négociations s’est déroulé dans un climat plutôt positif. Au cours des derniers jours, la tendance au sein du PJD était pour la reconduction de la majorité sortante, à l’instar de ce que proposait Abdelilah Benkirane. Plusieurs ténors du PJD soulignent la nécessité pour les autres partis politiques de se montrer flexibles après que Benkirane ait été démis de sa fonction de chef de gouvernement désigné. Les premières consultations poussent à l’optimisme, d’après une source au sein du PJD. Le parti de la lampe va-t-il accepter de faire entrer l’Union socialiste des forces populaires au gouvernement, alors que c’est ce point qui a été à l’origine du blocage pendant des mois ?  À ce titre, quelques voix au sein du PJD se montrent flexibles. Abdelali Hamieddine, membre du secrétariat général du PJD, souligne que Benkirane ne brandissait pas le veto contre l’USFP, mais plutôt contre la négociation avec un bloc de quatre partis politiques.

Les tractations, menées avec El Othmani cette semaine, ont été marquées par un changement de taille. Le premier secrétaire du parti de la rose, Driss Lachgar, qui n’a pas hésité, au cours des dernières semaines, de sortir l’artillerie lourde contre Benkirane et son parti, a été, on ne peut plus clair : personne ne devra s’exprimer au nom de l’USFP. Même le président du RNI, Aziz Akhannouch et le secrétaire général du Mouvement populaire, Mohand Laenser, n’ont pas évoqué, dans leurs déclarations, l’alliance des quatre partis politiques (RNI-UC-MP et USFP). Des indicateurs de bon augure pour la formation du prochain Exécutif.

L’Union constitutionnelle peut compter sur son rapprochement avec le parti de la colombe pour intégrer le gouvernement. A priori, le PJD n’est pas défavorable à cette question. Quant au Parti de l’Istiqlal, la polémique, ayant trait aux propos de Hamid Chabat sur la Mauritanie, peut être dépassée, mais les guéguerres intestines entre les héritiers de Allal El Fassi, qui s’apprêtent à tenir leur congrès, constituent un frein de taille pour leur entrée au gouvernement même si le PI aspire à faire partie de l’équipe gouvernementale. En tout cas, même si le parti de la balance ne participe pas au prochain Exécutif, il s’engage toujours à soutenir la coalition gouvernementale qui sera présidée par le PJD. Mais, ce soutien ne pourrait pas être durable et inconditionnel tant que le parti n’est pas effectivement représenté au gouvernement. Il suffira de la tenue d’une session du Conseil national pour que le parti change de position.

En ce qui concerne le Parti authenticité et modernité, El Othmani n’a fait aucune offre à Ilyas Elomari lors de leur rencontre mardi dernier. Les deux partis politiques qui se sont toujours regardés en chiens de faïence gardent, ainsi, leur distance. Le PAM continue de se positionner dans l’opposition. Mais, selon une source interne du parti, le PAM est ouvert et est disposé à discuter, au sein de ses instances décisionnelles, une éventuelle offre d’El Othmani. Après l’étape de la formation de la coalition gouvernementale, El Othmani devra faire face à une épreuve difficile qui risque d’être marquée par un bras de fer serré : la distribution des portefeuilles ministériels. Pour Hamieddine, le gouvernement est appelé à poursuivre les réformes entamées. «Personnellement, je pense qu’il faut que le PJD garde la gestion des secteurs où il a entamé des réformes, comme la Justice et l’Équipement.

À cela s’ajoute la nécessité de diriger des départements sociaux comme l’Enseignement et la Santé pour marquer la présence du parti et lancer de nouvelles mesures», dit-il. Le pôle économique reste très convié par tous les acteurs à commencer par le Rassemblement national des indépendants. Des compromis peuvent être scellés à l’instar de ce qui a été fait pour le ministère de l’Économie et des finances lors du mandat de Benkirane.

Majorité numérique
La majorité au sein de la Chambre des représentants devra être constituée d’au moins 198 députés. Les quatre partis politiques de la majorité sortante ( PJD, RNI, MP et PPS) disposent de 201 sièges au sein de la Chambre basse, soit un pourcentage de 50,88% de la totalité des députés. En ajoutant les parlementaires de l’UC, ce chiffre est de 53,16%. En cas d’intégration de l’USFP, cette majorité sera portée à 55,94% (221 députés). Les 46 députés de l’Istiqlal qui a opté pour les rangs de la majorité même en étant hors du gouvernement, devront booster davantage ce taux. Il s’agira d’une majorité confortable qui faciliterait la mission du gouvernement au Parlement lors de l’adoption des projets de loi. Dans les rangs de l’opposition, le PAM, à lui seul, détient un pourcentage de représentation de 25,82%. 


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