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Formation du gouvernement : El Othmani fera-t-il mieux que Benkirane ?

Les prochains jours s’annoncent décisifs. Le nouveau chef de gouvernement désigné Saâd-Eddine El Othmani entamera de nouvelles consultations pour la formation du gouvernement. Cette mission s’annonce délicate d’autant plus que plusieurs voix au sein du conseil national du PJD étaient pour le maintien du véto contre l’USFP. 

Retour à la case départ. Le nouveau chef de gouvernement désigné Saâd-Eddine El Othmani est devant une véritable épreuve : réussir là où Benkirane a échoué. «Il s’agit d’une lourde mission dans une conjoncture politique délicate», pour reprendre les termes d’El Othmani.

Le conseil national du parti qui s’est réuni, samedi dernier, en session extraordinaire a appelé à l’accélération de la cadence. Le parti du PJD délègue au secrétariat général la mission de prendre toutes les décisions ayant trait aux prochaines négociations pour la formation d’un gouvernement «fort et homogène», tout en respectant «la volonté populaire». L’aboutissement des tractations reste fortement tributaire de la position du Rassemblement national des Indépendants (RNI) et du Mouvement populaire (MP). Tout porte à croire qu’El Othmani ne s’écarterait pas de la ligne de conduite du chef de file du PJD. Certains dirigeants du PJD sont catégoriques : aucun revirement de position n’est désormais envisagé pour ne pas écorner l’image du parti. «C’est aux autres partis politiques d’assouplir leurs conditions pour relancer les négociations sur de bonnes bases», souligne aux Inspirations ÉCO Lahcen Daoudi, membre du secrétariat général du PJD. Les premières réactions des dirigeants des alliés potentiels du PJD laissent entendre que la mission d’El Othmani sera facilitée. C’est du déjà entendu. Ces mêmes propos ont été formulés lors des tractations avec Abdelilah Benkirane. Les prochains jours s’annoncent décisifs.

El Othmani a souligné, samedi dernier en marge de la tenue du conseil national du parti, qu’il allait entamer les consultations avec les partis politiques le plus tôt possible. Ce psychiatre est très attendu pour dénouer le complexe du blocage et constituer, enfin, une coalition gouvernementale solide. Respecté aussi bien au sein de son parti que par les acteurs politiques des autres formations, El Othmani est connu pour être un homme de consensus. Il est appelé à opter pour des choix qui «ne nuiraient pas à la cohésion du PJD» qui a subi de plein fouet le choc du limogeage de Benkirane de sa fonction de chef de gouvernement désigné. Tout comme son prédécesseur, El Othmani aura des comptes à rendre aux instances de son parti. «Difficile pour lui de changer de trajectoire d’autant plus que Benkirane se concertait toujours avec le secrétariat général du parti», souligne un dirigeant Pjdiste. Ils sont nombreux à estimer qu’il est tenu de maintenir le véto à l’égard de l’Union socialiste des forces populaires (USFP). C’est le seul point qui a fait perdurer le blocage au cours des dernières semaines. Selon une source interne, les militants du PJD ont appelé lors de la session extraordinaire du conseil national à écarter les héritiers de Abderrahim Bouabid du prochain exécutif. L’USFP continue, en effet, d’être une ligne rouge pour le parti de la lampe. C’est visiblement l’unique condition pour constituer le gouvernement. Ce qui ne faciliterait pas la tâche à El Othmani.

Le nouveau chef de gouvernement désigné va-t-il s’ouvrir sur d’autres partis politiques que ceux de la majorité sortante ? Tout reste possible au vu des derniers rebondissements. En ce qui concerne l’Union constitutionnelle (UC), la position du PJD semble rester la même selon une source interne : ce parti pourrait intégrer le gouvernement mais dans le cadre des négociations des portefeuilles ministériels du Rassemblement national des indépendants. Avec le PJD, le RNI, le MP, le PPS et l’UC, la coalition gouvernementale disposera de 220 sièges à la chambre basse soit 55,69 %. Quid du Parti Authenticité et modernité (PAM) ? Dès la nomination de Benkirane au lendemain des élections, le PAM avait annoncé son positionnement dans les rangs de l’opposition. Ce parti pourra-t-il changer de position après la nomination du nouveau chef de gouvernement ? En tout cas, pour le PJD, l’alliance avec le PAM reste pour le moment écartée. El Othmani est appelé à accélérer le rythme des consultations pour la formation du gouvernement dans les plus brefs délais. Si toutes les parties continuent de camper sur leur position, le blocage risque de durer pendant longtemps.

À ce titre, le spectre des élections anticipées plane toujours. Un scénario trop coûteux pour le Maroc tant sur le plan politique que financier. Les observateurs n’écartent pas en cas de persistance du blocage la nomination par le souverain d’un gouvernement de technocrates qui gérera les affaires du pays jusqu’à la réunion des conditions nécessaires pour l’organisation des législatives.

L’opposition écartée
Le conseil national du parti a écarté l’option de l’opposition bien que certaines voix internes et externes appelaient à opter pour ce choix. Les dirigeants du PJD ont souligné la nécessité de faire prévaloir l’intérêt général du pays sur celui du parti. «Il fallait œuvrer à sauvegarder la crédibilité des élections qui ont porté le parti au premier rang», dit-on. D’ailleurs, on estime que le limogeage de Benkirane de sa fonction de chef de gouvernement désigné et la nomination de Saad-Eddine El Othmani sont conformes aux dispositions de la constitution d’autant plus que le souverain a respecté la hiérarchie au sein du PJD en désignant le numéro 2 du parti.  


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