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Une VAR deux poids, deux mesures ?

 

 L’outil destiné à apporter plus de justesse aux décisions des arbitres et donc diminuer les critiques relatives aux décisions malheureuses ou revendiquées se trouve être, à la fin du premier tour du Mondial, la source même de toutes les critiques contre les arbitres et la FIFA.

Depuis le début de la Coupe du Monde 2018, la VAR (assistance vidéo à l’arbitrage) est au centre de toutes les polémiques. Visiblement, les avis sont très partagés sur ce dispositif, surtout après les matchs de l’équipe nationale qui selon les supporters, l’entraîneur, les médias internationaux et même des représentants de la Fédération a été saboté par l’arbitrage. D’ailleurs, un hashtag qui critique la VAR circule depuis hier, lundi 25 juin, sur la toile et a atteint un record historique de recherche.

Il faut dire que la frustration des joueurs et du staff technique n’a d’égale que celle des supporters qui ont assisté les mains liées à la VAR les priver de la dernière chance de victoire dans ce Mondial 2018. Le but espagnol sifflé pour hors jeu puis accordé après consultation a hissé la Roja en tête du groupe et a relancé de plus belle le débat sur la fiabilité de la VAR et la qualité de l’arbitrage. Une VAR deux poids deux mesures ? La VAR est-elle réservée aux grandes équipes uniquement ? Car à ce moment là, pourquoi ne pas y avoir recours pour vérifier le penalty non-sifflé entre autres. Les internautes n’y vont pas de main-morte sur les commentaires, allant jusqu’à accuser la FIFA de discrimination envers les clubs africains.

Mais quel est donc ce dispositif qui fait polémique ? Quelles en sont les règles et quelle est sa procédure ? Quelles sont ses limites ? Et pourquoi la Fifa a-t-elle décidé de l’utiliser ?

L’assistance vidéo à l’arbitrage ou, « VAR » (Video assistant referee) est un dispositif d’assistance vidéo mis en œuvre par des arbitres spécialisés assistant l’arbitre central. Il a été créé afin de permettre une plus grande justesse dans les décisions et a été utilisé dans plusieurs championnats depuis l’année dernière, notamment les championnats italien, allemand et australien.

Le Conseil International du Football Association a décidé de l’introduire à titre définitif dans la Coupe du Monde en mars dernier à Zurich. Le Mondial 2018 est donc le premier de l’histoire à employer l’assistance vidéo. D’ailleurs elle a été utilisée à plusieurs reprises durant cette phase des groupes, notamment pour le penalty de la France contre l’Australie ou plus récemment, le but de l’Espagne face au Maroc.

Quelles sont les règles qui permettent l’utilisation de la VAR ?

Selon le site de la Fifa, la VAR n’est utilisée que lorsque l’arbitre a commis une erreur évidente dans un des incidents qui pourraient changer le cours du match. La décision de l’utiliser revient exclusivement aux arbitres. Et c’est justement là où réside le problème. Pourquoi donner cette exclusivité aux arbitres, se demandent plusieurs observateurs, estimanu que le staff technique de l’équipe estimée lésée devrait normalement avoir la possibilité d’exiger la VAR, puisque l’objectif n’est autre que celui de prendre des décisions « justes ».

Quels sont les incidents sujets à la VAR ?

Comme l’explique le site de la Fifa, trois incidents peuvent changer le cours d’un match, en plus d’un quatrième d’ordre administratif .

– Le but : Dans ce cas, les arbitres assistants ont pour rôle de venir en aide à l’arbitre principal pour qu’il s’assure qu’il n’y a pas eu d’infraction pouvant invalider le but inscrit.

– Le penalty : sûrement l’incident le plus polémique de tous. Le penalty peut être accordé comme il peut être retiré si on utilise l’assistance vidéo et qu’on s’assure qu’une erreur d’arbitrage a été commise.

– Le carton rouge : les arbitres assistants doivent s’assurer qu’aucune décision injuste n’a eu lieu lors de l’exclusion d’un joueur.

– Identité erronée : ce quatrième cas est d’ordre administratif. En effet, il arrive que l’arbitre se trompe sur l’identité du joueur à avertir ou à exclure. 

Quelle est la procédure d’utilisation ?

Quand un incident se produit, c’est soit l’arbitre qui informe les arbitres assistants qui demandent à ce qu’une décision soit analysée ou c’est eux qui le lui recommandent. Ils analysent donc la séquence avant d’indiquer ce qu’elle a montré à l’arbitre via son oreillette. Ce dernier prend la décision appropriée après avoir reçu l’information. Il peut aussi demander à visionner la séquence lui même sur le bord du terrain avant de se prononcer.

Quelles sont les limites de l’utilisation de la VAR ?

On ne peut pas utiliser l’assistance vidéo une fois que le match reprend après s’être arrêté, et les buts ne peuvent être retirés que s’il y a eu un incident lors de l’attaque qui a conduit au but. Mais, étant donné que la Fifa a donné le pouvoir d’utilisation de la vidéo exclusivement aux arbitres, ces derniers peuvent sanctionner les joueurs durant la mi-temps pour des fautes qui ont été manquées.

 

Pourquoi la VAR ?

La Fifa veut améliorer la précision des décisions prises lors des matchs et limiter les erreurs d’arbitrage. Pour le président de la fédération, Gianni Infantino, l’utilisation de ce dispositif aura sûrement un impact positif sur le jeu. Il affirme aussi que les études faites sur la VAR ont montré que la précision a augmenté de 93% à 99%. Un résultat presque parfait ! Mais entre la théorie et la réalité du terrain, gageons qu’il y aura une révision des conditions d’utilisation du VAR après l’expérience du Mondial en Russie.

La réalité est que les critiques se multiplient de jour en jour, surtout après les dernières rencontres de la coupe du monde, dans lesquels on a pu voir beaucoup de décisions controversées. La plus récurrente est relative au délai nécessaire pour le visionnage des images et la prise de décision. Ce délai est jugé trop long et nuisible pour la continuité du match. Effectivement, l’analyse des séquences et la prise de décision de l’arbitre peuvent prendre jusqu’à six minutes. Cela a aussi tendance à ruiner la joie spontanée de la célébration des buts et l’ambiance du stade en général. Sans oublier que les arbitres du Mondial ne sont pas encore totalement familiarisés avec ce nouvel outil.

On a aussi pu voir beaucoup de cas où il y a faute confirmée par la vidéo mais que cela n’est pas pris en compte ou l’inverse, comme cela a pu être constaté lors de la finale de la Coupe de la ligue PSG-Monaco, le 1er avril dernier. Un but de Radamel Falcao avait été validé au début sans contestation des joueurs, pour être finalement refusé alors que la vidéo montrait qu’il n’était pas hors-jeu. Une erreur pareille pourrait être fatale pour une équipe lors d’une compétition comme la Coupe du Monde.

 



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