Sports

Un derby financier aussi

Ce samedi le WAC et le RAJA joueront leur 137ème derby. Par ailleurs, les deux grands clubs de Casablanca disputent un autre match, sur le terrain financier, managérial et marketing. «Les Inspirations ÉCO» arbitre à distance le duel financier entre les Verts et les Rouges.

RECETTES

RAJA : 85 MDH
Le Raja club athletic (RCA) est une des grandes écuries de la Botola. Malgré une crise financière sévère le club continue à drainer des produits conséquents. Pour la saison 2016-17, les recettes se sont établies à 85,5 MDH, en baisse de 17% par rapport à l’exercice précédent où le club avait enregistré des recettes de 100 MDH.

WAC : 93 MDH
Les produits du Wydad athletic club (WAC) pour la saison 2016/17 s’élèvent à 93 MDH, ce qui en fait le club le plus fortuné du royaume. Une situation financière a priori confortable expliquée par les performances sportives exceptionnelles (Ligue des Champions, Super Coupe et participation au Mundialito).

Décision de l’arbitre : Dans ce premier duel, le WAC part avec une longueur d’avance de 8 MDH. Un premier point pour les Rouges.

DEPENSES

RAJA :  50 MDH
Fini les années fastes, le Raja poursuit un programme de réduction drastique de ses dépenses (-71%). Durant la saison passée, le fonctionnement et l’investissement du club ont nécessité une enveloppe budgétaire de 50,4 MDH.

WAC : 75 MDH
A contrario, le WAC connaît une progression de ses dépenses. Une évolution liée aux déplacements du club à l’étranger, ainsi que la progression des primes versées aux joueurs du club suite aux sacres africains. Le WAC capitalise sur cette aubaine financière en faisant une acquisition de taille, celle du centre sportif Wellness, situé à Bouskoura.

Décision de l’arbitre : Le RAJA tente l’assainissement financier, avec difficulté. Le WAC connaît une inflation de ses dépenses. L’acquisition par les Rouges d’un actif immobilier lui donne un nouveau point.

BILLETTERIE

RAJA : 3,6 MDH
C’est l’hécatombe dans cette rubrique pour les Verts. Faute de terrain disponible à Casablanca, le Raja a dû jouer ses matchs à El Jadida, Marrakech ou même Agadir. Résultat : les recettes de billetterie étaient en baisse de 50%.

WAC : 6,4 MDH
Même situation pour le WAC, le recul des recettes de la billetterie est de 49%. Différence avec le RAJA, le WAC a pu disputer des rencontres à guichets fermés, notamment les rencontres de Ligue des Champions. Une meilleure gestion de la billetterie sera recommandée.

Décision de l’arbitre : Sans stade durant une saison, les deux clubs sont les deux grands perdants dans cette phase de jeu. Score inchangé.

SPONSORING

RAJA : 16 MDH
Le RAJA de Casablanca est une marque avec une forte attractivité pour les annonceurs. Même dans un contexte de crise, les recettes marketing ont atteint 16 MDH, un chiffre en hausse de 29%. Le club a pu diversifier ses produits : Maillot (9 MDH), panneaux (3,1 MDH), web (350.000 DH) et merchandising (3,2 MDH).

WAC : 13 MDH
Étonnant ! Le WAC Super champion d’Afrique n’a pas capitalisé sur une saison sportive exceptionnelle. Les recettes sponsoring se sont même inscrites en baisse de 25%. Cette situation s’explique, en partie, par la faillite d’un des sponsors du WAC, La SAMIR qui contribuait à hauteur de 4 MDH, par an.

Décision de l’arbitre : Dans cette phase de jeu, la marque Raja devance celle du WAC. La grinta du Raja est payante !

ENDETTEMENT

RAJA : 252 MDH
Ce chiffre record est contesté par les adhérents. Ce chiffre dissimule plusieurs éléments, notamment l’intégration comme «dettes» des dotations aux amortissements de joueurs et les provisions aux litiges. Les dettes déjà confirmées sont de l’ordre de 55 MDH. Ces dettes se répartissent comme suit : Fournisseurs (28 MDH), Personnel (9 MDH), CNSS (2 MDH), l’ex-président Boudrika (10 MDH) et litiges judiciaires (6 MDH).

WAC : 27,7 MDH
Le WAC annonce qu’il a épongé sa dette. La dette du club est devenue un feuilleton interminable entre l’ex-président Akram et l’actuelle équipe dirigeante. En chiffres, la dette du club est de 27,7 MDH. Un endettement en baisse de 28% en une année.

Décision de l’arbitre : Les dirigeants des deux clubs ne sont plus en mesure de juguler l’endettement de leurs structures. C’est un avertissement pour les deux équipes.


Verdict Final : Le Raja passe par une crise financière qui se traduit par de nombreux litiges avec d’actuels ou d’anciens salariés (joueurs, entraîneurs, administratifs). Le WAC est en apparence en bonne santé financière (un excédent de 7,4 MDH). Sauf qu’en apparence seulement, les deux clubs dépendent fortement des subventions et dons. Le RAJA n’a pu terminer la saison que grâce à des subventions et dons de 22 MDH (Intérieur, Ville de Casablanca, FRMF). Le WAC a compté sur les subventions de la CAF, la FRMF et la ville, ce qui a permis de drainer, aux caisses du club, 53 MDH en progression de 370%. En définitive, le WAC obtient une victoire financière mais temporaire, qui reste à confirmer durant l’actuelle saison 2017-18. Samedi au Complexe Mohammed V, 22 hommes oublieront, pendant 90 minutes, leurs soucis financiers pour tenter d’inscrire leurs noms dans l’histoire du Derby.



Dépenses fiscales : l’impossible compression !


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