Ligue des champions UEFA : pour le prestige… et le chèque
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Les 16 clubs encore en lice en Ligue des champions de l’UEFA seront fixés sur leurs adversaires au prochain tour à l’issue du tirage au sort prévu ce vendredi. Au-delà de la course pour devenir le premier à remporter la plus prestigieuse des compétitions européennes, c’est aussi une bataille pour les juteuses retombées financières du nouveau format de la compétition qui s’engage.
Qualifiés directement pour les huitièmes de finale après avoir terminé dans le Top 8 du premier tour, Liverpool, Barcelone, Arsenal, l’Inter Milan, l’Atlético de Madrid, le Bayer Leverkusen, Lille et Aston Villa viennent de passer deux semaines tranquilles en assistant aux duels des barragistes pour les huitièmes de finale de cette Ligue des champions new look.
Le casting de la suite du tournoi a été complété mercredi par le Real Madrid, Dortmund, le Paris Saint-Germain, le PSV Eindhoven, Feyenoord, le Benfica Lisbonne, le Bayern Munich, et le FC Bruges. Aujourd’hui à Nyon, tous seront fixés sur leurs prochains adversaires dans la quête du graal européen. Le nouveau format de la compétition, introduit cette saison, impacte directement la répartition des revenus et le classement UEFA des clubs et des championnats représentés.
À ce stade, certaines équipes se démarquent en termes de gains. Par exemple, Liverpool, avec un bilan de 7 victoires et une défaite, a accumulé environ 22,8 millions d’euros en primes de performance. Le FC Barcelone, Arsenal et l’Inter Milan, ayant obtenu 6 victoires, 1 nul et 1 défaite, affichent des revenus légèrement inférieurs, autour de 21,5 millions d’euros.
L’Atlético de Madrid, avec 6 victoires et 2 défaites, a généré environ 20,8 millions d’euros, tandis que le Bayer Leverkusen, Lille et Aston Villa, avec 5 victoires, 1 nul et 1 défaite, atteignent environ 19,9 millions d’euros en primes. Des clubs comme Feyenoord ou le Club Bruges, malgré des moyens financiers plus limités, ont su maximiser leurs gains en remportant des matchs stratégiques, consolidant ainsi leurs finances pour la suite de la compétition.
En atteignant les quarts de finale, les clubs pourront percevoir 11 millions d’euros supplémentaires, et cette progression financière continue jusqu’à la finale, où le vainqueur empochera près de 20 millions d’euros. Ces montants, combinés aux revenus des droits TV et aux retombées marketing, permettront aux clubs de renforcer leur compétitivité sur le marché des transferts et d’améliorer leur structure financière.
Un impact direct sur le coefficient UEFA
La présence de certains clubs dans ces huitièmes de finale influence directement l’indice UEFA, qui détermine les futures places attribuées aux différents championnats pour les prochaines éditions des compétitions européennes.
Actuellement, les cinq premiers championnats du classement UEFA – l’Angleterre, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne et la France – bénéficient d’un avantage en termes de quotas d’équipes qualifiées.
Avec trois clubs anglais qualifiés (Liverpool, Arsenal et Aston Villa), trois clubs espagnols (Real Madrid, Atlético de Madrid et FC Barcelone), trois clubs allemands (Bayern Munich, Borussia Dortmund et Bayer Leverkusen), un club italien (Inter Milan), deux clubs français (Paris Saint-Germain et Lille), ainsi que des représentants de Belgique (Club Bruges), des Pays-Bas (PSV Eindhoven et Feyenoord) et du Portugal (Benfica), la répartition des forces met en évidence la domination des cinq grands championnats européens. Si les clubs de Premier League ou de Liga réalisent un bon parcours, leur championnat conservera ses avantages en termes de nombre de places attribuées pour la prochaine édition de la Ligue des champions.
À l’inverse, des résultats décevants pourraient ouvrir la porte à un ajustement du classement UEFA, avec d’éventuelles conséquences pour des ligues en progression, comme la Ligue 1 ou l’Eredivisie néerlandaise.
Les retombées économiques au-delà des primes UEFA
Au-delà des dotations versées par l’UEFA, la participation aux huitièmes de finale engendre des revenus additionnels pour les clubs via la billetterie et le sponsoring.
À ce stade de la compétition, une affiche dans un grand stade européen peut générer plusieurs millions d’euros en recettes de match. Le Real Madrid, par exemple, engrange près de 5 millions d’euros par rencontre au Santiago Bernabéu, tandis que le PSG et le Bayern Munich exploitent à fond leur attractivité internationale.
Le prestige de la Ligue des champions renforce également les accords commerciaux et le rayonnement des clubs sur les marchés internationaux. Un bon parcours en phase finale permet souvent de négocier de meilleurs contrats de sponsoring, à l’image du PSG et de ses accords avec Qatar Airways et Nike.
L’évolution des dynamiques européennes
Si les clubs des cinq grandes ligues restent dominants, l’émergence de formations comme Feyenoord ou le Club Bruges illustre une montée en puissance d’autres championnats.
La régularité d’équipes portugaises et néerlandaises dans la compétition pourrait modifier à long terme le classement UEFA, qui évolue chaque saison en fonction des performances collectives des clubs d’un pays en Coupe d’Europe.
Les huitièmes de finale seront donc cruciaux non seulement pour les ambitions sportives des clubs, mais aussi pour la répartition future des places européennes. Une performance réussie dans cette phase peut peser sur l’indice UEFA et ainsi déterminer les quotas d’équipes qualifiées dans les éditions à venir.
Avec des enjeux financiers de plus en plus importants, la Ligue des champions continue de façonner le paysage économique et sportif du football européen, confirmant son rôle central dans la hiérarchie des clubs et des championnats du continent.
Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO