La Chine et la diplomatie des stades
Dans son offensive économique sur le continent noir, la Chine qui a déjà construit 50 stades en Afrique, a fait du football son cheval de bataille pour gagner les cœurs et faire des affaires juteuses dans un continent aux ressources immenses.
Depuis le stade de Zanzibar en 1970, la Chine s’est lancée dans une frénésie de constrution à tout va de pas moins de 50 stades en Afrique. Pour la CAN qui se tient au Gabon du 14 janvier au 5 février, sur les quatre stades où se disputent les matchs, trois ont été construits et financés par la Chine. Il s’agit du stade de l’Amitié à Libreville et des stades d’Oyem et de Port-Gentil. Et le meilleur reste à venir. Selon le quotidien français Le Monde, le Cameroun a confié la construction du Stade de Bafoussam à la société China Engineering Machinery Co. Ltd (CMEC) qui a signé un contrat en 2009 avec le gouvernement du Cameroun pour bâtir le Stade de Limbé, dans le sud-ouest du pays et celui de Bafoussam ; le premier a été achevé en avril 2014 et le second en 2016. Le montant du contrat s’élève à environ 75 millions de dollars, financé par des prêts préférentiels accordés par le gouvernement chinois.
De son côté, la Côte d’Ivoire, pays hôte de la CAN 2021 vient de révéler la première maquette du futur Stade olympique d’Abidjan de 60.000 places qui sera construite à Abidjan. Une arène de 76 millions d’euros, là encore financée entièrement par la Chine.
L’année du dragon
L’empire du Milieu semble s’adosser à la doctrine du Commonwelath britannique : faire des affaires sans s’immiscer dans les affaires politiques internes aux pays, mais le revers de la médaille consiste souvent en des délais de livraison et la finition des projets qui laissent à désirer. C’est le cas notamment du stade d’Oyem qui accueille les rencontres du groupe C où évolue le Maroc.
À quelques jours du début de la CAN, les pluies qui se sont abattues sur le nord du Gabon avaient endommagé la pelouse, sans oublier les problèmes de finition des vestiaires et de la salle de conférence dont la responsabilité a été imputée à la société chinoise qui a construit le stade. Une situation qui a donné des sueurs froides à la CAF, qui a dépêché une délégation pour savoir si le stade est fin prêt pour la compétition. Aujourd’hui, si le stade d’Oyem a acceulli les premières rencontres du groupe C, les observateurs s’accordent à dire que la pelouse n’est pas d’excellente qualité et par certaines parties ralentit la trajectoire du ballon et fausse l’intention des joueurs.