Sports

Compétitions olympiques. World Athletics change ses règles pour une équité à la « chaussure » près

Pour que une égalité des chances, mesurée au millimètre près ! Afin qu’aucun athlète ne soit privilégié par rapport à un autre, l’instance World Athletics a modifié ses règles relatives aux chaussures de compétition. Une décision prise « par souci de clarté envers les athlètes et les fabricants de chaussures et dans le but de préserver l’intégrité du sport », est-il expliqué dans un communiqué. 

Lesdites modifications ont été approuvées cette semaine par le Conseil de World Athletics, sur la recommandation du Groupe d’examen sur l’assistance, un groupe de travail interne composé d’experts techniques, scientifiques et juridiques ainsi que de représentants d’athlètes.

Le verdict? World Athletics a décidé qu’à compter du 30 avril 2020, avant de pouvoir être portée en compétition, « toute chaussure doit avoir été disponible à l’achat par tout athlète sur le marché libre de la vente au détail (en magasin ou en ligne) pendant une période de quatre mois ». Si une chaussure n’est pas librement accessible à tous, elle sera alors considérée comme étant un prototype et son utilisation sera interdite en compétition, tranche l’organisation internationale.

Néanmoins, nuance la même source, « sous réserve du respect de ces règles, une chaussure qui est accessible à tous mais qui est personnalisée pour des raisons esthétiques ou médicales, pour s’adapter aux caractéristiques du pied d’un athlète en particulier, sera autorisée ».

World Athletics s’octroie la prérogative de soumettre une chaussure ou une technologie spécifique à un examen approfondi, si elle a « des raisons de croire que ce type de chaussure ou de technologie pourrait ne pas être conforme au libellé ou à l’esprit des règles ».

Dans ce cas, l’organisation peut interdire l’utilisation de la chaussure ou de la technologie en attendant les résultats de l’examen.

 Autre norme, le juge-arbitre de la compétition aura l’autorité de demander à un athlète de remettre immédiatement ses chaussures pour inspection, à l’issue de la course, « s’il a un doute raisonnable que les chaussures portées par l’athlète ne sont pas conformes aux règles », est-il souligné.

Pourquoi de telles décisions?

World Athletics explique longuement les raisons ayant motivé la prise de ces nouvelles mesures. Le Groupe d’examen sur l’assistance a conclu qu’il existe des recherches indépendantes qui indiquent que la nouvelle technologie intégrée aux semelles des chaussures à pointes et des chaussures pour épreuves sur route, peut fournir un avantage en termes de performance. D’autre part, indique le communiqué de l’instance, il existe suffisamment de preuves pour susciter des inquiétudes quant au fait que l’intégrité du sport pourrait être menacée compte tenu des récents développements de la technologie appliquée aux chaussures.

C’est ainsi que le Groupe a recommandé que des recherches complémentaires soient menées pour évaluer l’impact réel de cette technologie. Il a également recommandé de créer un nouveau groupe de travail, composé de spécialistes en biomécanique et autres experts spécialisés, aux fins de superviser ces recherches et de procéder à l’analyse de toute nouvelle chaussure introduite sur le marché, le cas échéant. Les fabricants de chaussures seront invités à prendre part à ce processus d’évaluation.

Sebastian Coe, Président de World Athletics, a déclaré : « Il ne nous appartient pas de réglementer l’ensemble du marché des chaussures de sport. Cependant, il est de notre devoir de préserver l’intégrité des compétitions d’élite en veillant à ce que les chaussures portées par les athlètes en compétition ne procurent aucune aide ou avantage injustes. En ce début d’année olympique, nous ne pensons pas pouvoir rejeter les chaussures qui sont couramment disponibles depuis longtemps. Toutefois, nous pouvons fixer une limite en interdisant le port de chaussures qui dépassent ce qui est actuellement disponible sur le marché pendant que nous poursuivons notre étude. » 

«Si de nouveaux éléments démontrent que nous devons renforcer ces règles, nous nous réservons le droit de le faire, et ce dans le but de protéger notre sport. »

Sebastian Coe, Président de World Athletics

World Athletics va maintenant mettre en place un groupe de travail d’experts pour piloter les futures recherches sur la technologie des chaussures (et examiner les implications que ces recherches pourraient avoir sur la réglementation), et pour évaluer les nouvelles chaussures qui apparaissent sur le marché. Ce groupe fera rapport à la Commission des compétitions et, en dernier ressort, au Conseil.

World Athletics indique par ailleurs qu’il demeure ouvert à la poursuite du dialogue avec les fabricants de chaussures et les autres parties prenantes intéressées concernant les règles modifiées et leur impact ainsi que la question plus large de savoir comment équilibrer la technologie et l’innovation en matière de chaussures.

Notons que les amendements apportés au règlement de World Athletics n’affectent pas la hauteur des chaussures utilisées au saut en hauteur et au saut en longueur.



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