Sports

Auto-Moto : Rallye Dakar, chapitre 46

La 46e édition du Dakar s’ouvre aujourd’hui à Al-Ula, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, avec un parcours «difficile» selon les organisateurs, au cours duquel les participants, tels Nasser Al-Attiyah, Sébastien Loeb ou Stéphane Peterhansel, devront faire preuve d’endurance pour aller au bout.

Le 26 décembre 1978, Thierry Sabine donnait le premier départ du Trocadéro à Paris pour 182 véhicules, direction la capitale sénégalaise. Après 29 ans en Afrique, puis 11 ans en Amérique du Sud pour échapper aux menaces terroristes, les concurrents du Dakar partiront pour la cinquième fois du désert saoudien. Au total, 778 participants s’affronteront en moto, auto, quad et camions.

Parmi eux, 135 «rookies» participent à leur première édition, aux côtés de 129 vétérans comptant au moins dix Dakar au compteur. «Je voulais un Dakar difficile. C’était déjà costaud l’an dernier mais je voulais aller plus loin», a affirmé d’entrée le patron de l’épreuve, David Castera. La course, première manche du championnat du monde de rallye-raid, traverse en 14 jours le royaume d’ouest en est, 7.861 km pour 4.716 km de spéciales (tronçon chronométré de l’étape).

Casting relevé, et pas de quartier
Le rallye s’ouvre aujourd’hui sur un prologue de qualification qui part des joyaux archéologiques d’Al-Ula, dans le nord-ouest du pays. Les concurrents enchaîneront en direction du sud-est avec trois jours dans l’Empty Quarter (Quart Vide), l’un des plus grands déserts du monde, où se déroulera une étape sur deux jours, un nouveau format baptisée «48h chrono», une boucle de 781 km (dont 572 de spéciale). «Ils partent le matin, à 16h ils s’arrêtent. Ils rejoignent un des huit bivouacs devant eux, avec une tente, un duvet et une ration de survie et ils repartent le lendemain et continuent leur spéciale», a expliqué David Castera.

Après une journée de repos à Ryad, ils repartiront avec une étape exigeante de 873 km (483 de spéciale), la plus longue du Dakar, avec un parcours complexe entre des canyons rocailleux et des portions de dunes. L’avant-dernière étape est le plus gros morceau de la deuxième semaine, où les sols inhospitaliers devraient entraîner de nombreuses crevaisons lors des 480 km de spéciale. Les vainqueurs seront désignés à l’issue de la 12e étape, le 19 janvier, une boucle autour de Yanbu sur les rivages de la mer Rouge. «Remporter le Dakar, c’est mon obsession», a affirmé mercredi Sébastien Loeb (Prodrive) en conférence de presse sur le Start Camp à Al-Ula. Encore dauphin l’an dernier, le nonuple champion du monde de rallye court toujours après son premier titre sur le Dakar. Il espère détrôner le quintuple vainqueur de l’épreuve, le Qatarien Nasser Al-Attiyah, qui l’a rejoint chez Prodrive. Ils seront concurrencés par les Audi du Français Stéphane Peterhansel, détenteur du record de victoires dans l’épreuve (14 succès, dont six à moto) et de l’Espagnol Carlos Sainz, couronné en 2010, 2018 et 2020.

«Les deux dernières années ont été compliquées. L’an dernier, j’ai fait une erreur. Cette année, ce serait bien de finir sur le podium, au minimum. Et l’emporter serait idéal pour finir ma carrière», a lancé Stéphane Peterhansel.

Côté moto, l’Argentin Kevin Benavides (KTM) défendra sa couronne face à d’autres cadors de la discipline comme son frère Luciano Benavides (Husqvarna), le Britannique Sam Sunderland (GasGas) vainqueur en 2022, l’Australien Toby Price (GasGas) ou le Chilien Pablo Quintanilla (Honda). «Après ma victoire, j’ai eu une année difficile, plusieurs fractures, la dernière début décembre. J’ai cru que je ne pourrais pas venir mais j’ai beaucoup travaillé», a assuré Kevin Benavides.

Et l’environnement dans tout ça ?
Si le bilan carbone de l’épreuve est souvent critiqué, les organisateurs gardent toujours à l’esprit d’atteindre l’objectif de 100% d’énergies alternatives sur le Dakar pour l’édition 2030, avec la mise en place d’une nouvelle épreuve, la «Mission 1.000». «On a fait un petit Dakar de 1.000 km où on ne prend que des véhicules avec des énergies alternatives. Ils sont là en démonstration, pour que peut-être dans 6 à 8 ans, le Dakar se transforme petit à petit», espère David Castera. Quant au pays organisateur, il est toujours sous le feu des critiques pour sa politique de «sportwashing», en utilisant depuis quelques années le sport comme levier diplomatique avec la Formule 1, la Moto GP ou le football pour faire oublier ses manquements aux droits humains.

Sami Nemli Avec Agence / Les Inspirations ÉCO



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