L’ONCF met le train du climat sur les rails
C’est un concept novateur qui consiste à mobiliser un train de sensibilisation aux enjeux climatiques dans 12 villes du pays. Premier bilan carbone de l’Office qui tire bien son épingle du jeu avec 0,47% des émissions globales de gaz à effet de serre au Maroc et 2,6% des émissions du secteur du transport pour une part de marché de 8,5%.
L’ONCF a levé le voile, vendredi dernier, sur les actions qu’il compte mener pour accompagner la COP22 qui aura lieu du 7 au 18 novembre à Marrakech. Lors d’une conférence de presse, Mohamed Rabie Khlie (photo), DG de l’Office, a mis en exergue les quatre actions phares qui résument l’engagement du transporteur ferroviaire national en faveur de l’environnement. Primo, le train du climat qui est un concept innovant permettant une sensibilisation de proximité surtout pour les enfants et les jeunes. C’est une exposition itinérante qui va sillonner 12 villes du 20 octobre au 18 novembre et aura pour gare terminus celle de Marrakech où elle restera ouverte pendant les 11 jours de la COP22.
Ce train vert se veut didactique et ludique pour expliquer au grand public les enjeux du réchauffement de la planète. Secundo, l’ONCF organisera le 3 novembre à Casablanca, les premières Assises internationales de la mobilité durable au Maroc. Sous le thème : «Enjeux climatiques : quels systèmes de transport pour demain ?», ce colloque auquel participent des pays africains notamment, se veut une plateforme de débat et d’échange sur les problématiques mais aussi les avantages d’un transport respectueux de l’environnement. Cette grand-messe de la mobilité se donne l’objectif de soumettre aux négociateurs de la COP22 un manifeste pour défendre l’éligibilité des projets de mobilité au Fonds climat prévu à l’horizon 2020.
La troisième action a trait à la responsabilité sociale et environnementale de l’ONCF. En effet, par ses qualités intrinsèques, le transport ferroviaire est le moins polluant. Avec 27,5 grammes de CO2 par voyageur et par kilomètre, le rail émet 7 fois moins que la voiture. En d’autres termes, il est dans l’ordre naturel des choses que l’ONCF soit partenaire de la COP22. À plus forte raison, comme l’a annoncé Khlie, le programme d’efficacité énergétique vise à baisser de 20% la consommation d’énergie de l’Office, ce qui se traduit par un gain de 64 MDH, soit le chiffre d’affaires d’une gare moyenne. Dans cette perspective, l’Office a certifié son siège social ainsi que la gare de Marrakech aux normes ISO 500001 qui reflète une autonomie électrique à 50% grâce au photovoltaïque.
Par ailleurs, la gare de Marrakech a été certifiée ISO 14001. Les certificats ont été remis à la fin de la conférence de vendredi par l’Institut marocain de la normalisation (IMANOR). Pour la première fois que l’Office réalise son bilan carbone, les résultats le confirment dans ses engagements. Il en résulte que le niveau d’émission de CO2 du rail représente à peine 0,47% des émissions globales de gaz à effet de serre au Maroc et 2,6% des émissions du secteur du transport pour une part de marché de 8,5%. L’autre action non moins importante consiste à assurer le transport par train des participants à la COP22. Car pour décongestionner l’aéroport de Marrakech, il y aura des arrivées à l’aéroport de Casablanca à partir duquel, l’Office va programmer des dessertes charters à destination de la ville ocre. C’est une mobilisation à travers une offre de transport renforcée ainsi qu’un service d’accueil et d’orientation dans les principales gares concernées par l’événement.
La touche ONCF
Il faut dire que l’ONCF n’a pas lésiné sur les moyens pour apporter sa touche à cet événement planétaire qu’est la COP22 de Marrakech. Les documents distribués sont faits à base de papier recyclé avec une présentation artistiquement innovante. Un spot publicitaire sera aussi diffusé avec une forte charge environnementale et ludique pour toucher le plus grand nombre de Marocains. Quant au train du climat, il comporte trois voitures dont l’une est consacrée à l’aspect scientifique du changement climatique avec des moyens modernes conçus en collaboration avec un partenaire français mais aussi plusieurs partenaires marocains dont l’École Mohammadia des ingénieurs, l’Université de Rabat ou encore l’UIR. Dans cette perspective, la composante sensibilisation est omniprésente.