Vous avez dit compétence ?
Le débat sur les compétences refait surface depuis le discours du Trône, et, plus que jamais, les partis politiques sont face à leur responsabilité de renouvellement des élites. Mais la question qui se pose est en rapport avec la prise en compte ou non de la méritocratie.
Aujourd’hui, l’on peut aisément décrier ce critère au sein de la majorité écrasante des partis politiques. Ces derniers privilégient ceux qui apporteront de la «valeur» sonnante et trébuchante qu’ils parachutent directement dans les bureaux politiques et parfois sur les fauteuils ministériels.
Le parti exige ensuite de ces parachutés des «recrutements ciblés» pour les cabinets et les principaux postes de responsabilité des ministères en question, d’une armée de «militants» en guise de récompense pour «services rendus» au parti et non à la patrie. On prend exemple sur ce qui fait l’actualité au sein du ministère de la Santé. Ce dernier, aujourd’hui bondé de membres du PPS, vit au rythme d’une affaire strictement partisane dans la délégation régionale de Souss, dont le directeur est membre de ce même parti et qui vient de recommander le limogeage de son rival, responsable d’un département sous son autorité mais appartenant à un parti adverse. Le ministre cautionne la décision et la rend officielle sans aucune justification ! Franchement, «Si Ali» devrait être en train de se retourner dans sa tombe. Et c’est une pratique qui n’est pas l’apanage de ce parti.
Dans ce genre de délires, ils se valent tous. C’est pourquoi tant que l’on ne change pas de mentalité et de façon de faire, y compris dans la gestion partisane, tout le débat sur le nouveau modèle de développement ne sera que du folklore. Il est clair que les partis politiques sont face à leur responsabilité historique de faire émerger une nouvelle élite et de faire valoir les compétences…les vraies. Car, in fine, qu’on le veuille ou non, c’est avec les partis politiques qu’on bâtit une démocratie mais il ne faut pas non plus que l’avenir de tout un pays soit hypothéqué par des esprits post-coloniaux !