Une bataille nommée livre scolaire
Le livre scolaire ! Cette bonne vieille priorité de la réforme du système éducatif continue d’attendre son tour dans la liste des sous-chantiers de la tutelle. Et même si la levée de boucliers suscitée par l’entérinement du nouveau statut des enseignants inquiète, force est d’admettre que ce n’est pas là le seul sujet «chaud» pour la tutelle.
Le livre scolaire est une bataille qu’il faudra livrer pour corriger les tares de la qualité de l’enseignement mais aussi quelques-unes parmi celles de la gouvernance.
À juste titre, le Conseil de la concurrence s’est penché sur le sujet, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les constats et recommandations de l’institution en question ne manquent nullement de pertinence. Car l’unification du système pédagogique au niveau national est un levier pour opérer la montée en gamme voulue, mais aussi pour – comme l’explique si bien le Conseil – permettre au secteur public de détenir les droits de propriété intellectuelle du livre scolaire.
Le point relatif à la nécessité d’en garantir l’accessibilité représente un autre volet sérieux dans ce dossier. Il en va de même pour l’appel à la lutte contre la dilapidation des ressources allouées à la production des livres scolaires et à l’adoption d’une politique rigoureuse concernant leur réutilisation. Oui, en somme, c’est un nouveau cadre réglementaire et juridique qui doit absolument être ficelé pour améliorer le fonctionnement du secteur de l’édition du livre scolaire et, ce faisant, atteindre bon nombre d’objectifs de la réforme du système éducatif. Un «grand ménage» studieux pour la tutelle, qui secouera certainement le cocotier dans l’écosystème des éditeurs.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO