Travailler plutôt que promettre
Les jeunes reçus par le chef de gouvernement lui ont demandé de créer un ministère de l’Espoir. Un message fort à prendre avec beaucoup de sérieux car le grand problème du pays en ces temps de doute est justement l’absence de confiance. Les jeunes ne trouvant pas d’opportunités de s’imposer dans leur société, la classe moyenne s’effritant, voyant ses cadres opter pour l’immigration choisie, et les couches défavorisées voyant défiler des gouvernements et des têtes sans que rien ne change pour elles… Tout cela a créé un climat de suspicion et contribué à la propagation d’un sentiment d’appartenance très limité. Il n’y a pas pire, pour un pays, que de voir ses ressources, jeunes et moins jeunes, se tourner vers d’autres horizons à défaut d’avoir confiance dans leurs propres institutions. C’est pourquoi je trouve le message de ces jeunes très sensé, et sa teneur doit figurer parmi les priorités de notre patrie. Pour ce faire, il y a lieu d’envoyer des signaux positifs aux composantes de la société, notamment aux citoyens et aux opérateurs économiques. À la veille d’un tournant historique marqué par la refonte du modèle de développement et une nécessaire mobilisation de toutes les forces vives du pays, le Maroc a plus que jamais besoin de fédérer toutes ses composantes. À ce titre, il ne faut pas oublier non plus l’entreprise marocaine, notamment la PME, qui souffre aujourd’hui de plusieurs maux. Les PME, qui représentent 95% du tissu économique, se posent aujourd’hui une question existentielle. Combien de temps pourront-elles encore tenir? Une question à laquelle il y a lieu de trouver une réponse concrète et réalisable à court terme, à commencer par cette épineuse problématique qui ne trouve toujours pas de solution, seulement des promesses qui n’aident pas à payer les salaires en fin de mois. L’espoir est toujours permis, à condition que l’on commence le travail et que l’on arrête de promettre.