Sévir ou partir
Omar Azziman, président du Conseil supérieur de l’Éducation, de la formation et de la recherche scientifique, n’a pas été tendre avec les membres de son conseil. Ses derniers touchent leurs émoluments au dirham près sans daigner assurer le service minimum en termes de présence et de productivité.
Venant d’Azziman, un homme d’État connu par sa réserve, personne ne remettrait en cause cette colère ô combien justifiée. Ceci étant dit, cette situation explique clairement les causes de l’échec des différentes plateformes de réformes étalées ces dernières années en matière d’éducation. Par ailleurs, ce phénomène de structures montées, avec une mission donnée et des équipes payées pour atteindre des objectifs, qui coûtent des budgets importants, sans le moindre résultat, devient inquiétant, car cela s’apparente à de la rente pure et simple.
Le Conseil de la concurrence est dans une situation pire que le Conseil d’Azziman, puisque ses membres, qui n’ont plus le droit de s’acquitter de leur mission, du fait que leur mandat a expiré, continuent cependant à recevoir leurs indemnités.
Maintenant est-ce qu’on attend d’Azziman ou de Benammour, et bien d’autres, de se plaindre publiquement ou d’agir conformément aux règles de déontologie et d’éthique car devant des dérapages de ce genre, il faut sévir ou partir ? Accepter cet état de fait est synonyme d’un cautionnement d’une dilapidation de deniers publics à un moment où la bonne gouvernance est le slogan majeur de l’État comme en témoigne la création d’une commission des marchés publics. Il faut donc joindre l’acte à la parole.