Maroc

Agence du développement du digital : catalyseur d’une transformation numérique inclusive

À l’avant-garde de la stratégie Maroc Digital 2030, l’Agence de développement du digital (ADD) multiplie les initiatives pour ancrer la transformation numérique dans le quotidien des Marocains. De la digitalisation des services publics à la formation de jeunes talents, en passant par le soutien aux startups et la coopération africaine, l’agence trace les contours d’un écosystème digital inclusif, au service d’une administration moderne et d’une économie compétitive.

L’heure n’est plus aux déclarations d’intention. Dans le sillage de la stratégie Maroc Digital 2030, le Maroc a fait de la transformation numérique un axe prioritaire de modernisation. Au cœur de cette dynamique, l’Agence de développement du digital (ADD) s’impose comme un acteur clé.

Ses initiatives, qu’elles touchent à l’open data, à la formation, aux services en ligne ou à la coopération internationale, dessinent les contours d’une administration plus agile et d’une économie plus compétitive. Loin d’un simple discours technologique, il s’agit d’une démarche stratégique de rapprocher les services publics et privés des citoyens et des entreprises, réduire la fracture numérique et ancrer le Maroc dans le concert des nations digitales.

Des services publics plus accessibles grâce au digital
L’ADD concentre une part importante de ses efforts sur la digitalisation des parcours administratifs. L’objectif est d’offrir aux citoyens et aux entreprises des services en ligne accessibles, rapides et sécurisés. Le plan d’action validé pour 2024 et 2025 prévoit la mise en place de modules mutualisés et de plateformes interopérables, afin d’éviter la duplication des systèmes et de fluidifier la relation entre administrations et usagers.

Cette logique s’inscrit dans la perspective d’un guichet unique numérique, où l’utilisateur n’a plus à multiplier les démarches, mais bénéficie d’une expérience simplifiée. Des plateformes comme Chikaya.ma, pour le traitement des réclamations, ou encore Academia Raqmya, pour la formation en ligne, témoignent déjà de cette volonté. Mais l’ambition est plus large : hisser le Maroc dans le top 40 mondial de l’Online Service Index des Nations Unies, et parmi les trois premiers pays africains.

L’open data comme levier de transparence et d’innovation
L’ADD fait de l’open data un autre pilier de son action. L’agence a lancé en 2025 plusieurs ateliers régionaux, notamment à Fès-Meknès, pour sensibiliser les acteurs locaux à l’ouverture et à la valorisation des données publiques.

Ces initiatives se prolongent dans l’organisation de hackathons dédiés, en partenariat avec des acteurs comme INWI, GIZ et le Technopark, autour d’un enjeu central, celui de comment transformer la donnée publique en services utiles et en solutions innovantes pour les citoyens.

L’approche va au-delà de la transparence administrative. Elle vise à créer un véritable écosystème de réutilisation des données, où startups, chercheurs et entreprises peuvent bâtir de nouveaux services. La donnée devient ainsi une ressource stratégique, au service de l’innovation et de l’efficacité des politiques publiques.

Inclusion numérique et formation des talents
La digitalisation ne saurait être un vecteur de progrès que si elle est inclusive. Consciente de cet enjeu, l’ADD a lancé plusieurs programmes ciblant les jeunes et les populations vulnérables. Les initiatives de formation destinées aux jeunes filles issues des internats «Dar Taliba» dans différentes provinces en sont une illustration concrète.

L’objectif est double, réduire les inégalités d’accès au numérique et renforcer l’employabilité féminine. La note d’orientations générales pour le développement du digital à l’horizon 2025 fixe d’ailleurs un objectif chiffré de former 50.000 talents numériques et encourager la création de plus de 2.500 startups sur cinq ans. Des ambitions qui traduisent la conviction que le capital humain reste la pierre angulaire de toute transition digitale réussie.

Un écosystème de startups au service des e-services
Avec des programmes comme l’appel à candidatures «Morocco 200», lancé pour le GITEX Africa 2025, l’ADD joue un rôle de catalyseur dans la structuration de l’écosystème entrepreneurial. L’idée est de donner une vitrine internationale aux startups marocaines, en particulier celles qui conçoivent des solutions dans la GovTech et la TravelTech.

Dans ce cadre, l’agence a signé une convention tripartite avec Royal Air Maroc et le ministère de la Transition numérique pour soutenir les startups du secteur du voyage et de l’hospitalité. Ce type de partenariat public-privé illustre une approche nouvelle : la co-innovation. Les jeunes pousses marocaines deviennent des partenaires stratégiques dans la conception de services numériques, au bénéfice direct des citoyens et des entreprises. L’action de l’ADD ne se limite pas aux frontières nationales.

L’agence joue un rôle moteur au sein du Conseil africain des Agences des technologies de l’information (CAITA), qu’elle préside. En 2025, elle a accueilli une délégation de onze pays africains pour partager expériences et bonnes pratiques.

Avec Smart Africa, elle a également contribué à la rédaction des premières lignes directrices africaines pour l’échange transfrontalier des données. Un pas important vers la construction d’un espace numérique africain interopérable et souverain. Cette ouverture continentale positionne le Maroc comme un hub digital régional, capable d’exporter son expertise en matière d’e-gouvernement et de services numériques, tout en renforçant sa propre souveraineté technologique.

Une stratégie au service de la confiance numérique
Au-delà des outils, l’ADD insiste sur un point essentiel, celui de la confiance numérique. La sécurité des données, la protection de la vie privée et la mise en place d’un cadre réglementaire clair sont perçues comme des conditions sine qua non de l’adoption des e-services. Sans confiance, pas de transformation digitale durable. C’est dans ce sens que l’agence travaille avec ses partenaires à l’élaboration de normes et de guides, mais aussi à la sensibilisation des citoyens et des entreprises.

L’objectif est de bâtir un environnement numérique où l’usage devient naturel, sécurisé et bénéfique pour tous. En moins d’une décennie, l’ADD est passée du statut d’agence technique à celui de véritable chef d’orchestre de la transformation digitale. En articulant ses actions autour de quatre axes – digitalisation des services publics, open data, inclusion numérique et innovation entrepreneuriale –, elle contribue directement à redéfinir la relation entre l’État, les citoyens et les entreprises.

La trajectoire est ambitieuse, faire du Maroc une référence africaine en matière d’e-services, avec des administrations plus proches des citoyens, des entreprises mieux accompagnées, et une jeunesse préparée aux métiers de demain. Une ambition qui, à l’horizon 2030, pourrait bien transformer en profondeur le quotidien des Marocains.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO



Immobilier : la loi 34.21 promet la fin des projets bloqués


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page