Sacré Maroc (16)
Le Maroc continue à compter sur sa «machine verte» depuis l’Indépendance. Ce qui a changé durant ces 20 dernières années, c’est la création de valeur ajoutée. On est loin du secteur agricole dominé par l’archaïsme de l’outil de production et du capital technique. D’importantes mesures ont été prises depuis une quinzaine d’années; elles ont changé la face du secteur primaire. Il y a le renforcement des aides et subventions pour la mécanisation de l’agriculture, la modernisation des grandes exploitations agricoles, l’émergence d’un véritable écosystème d’agro-industrie, le décollage de l’export, l’augmentation substantielle des postes d’emplois créés…
Cet environnement a été favorisé par le Plan Maroc vert qui, dès le départ, s’est fixé un objectif clair : soutenir des centaines de milliers d’agriculteurs et tirer vers le haut les agriculteurs de taille moyenne et grande. Ces derniers ont pu, grâce à cette politique, hisser leur business à des niveaux très intéressants faisant au passage profiter le pays de leur succès. Il suffit de rappeler que le Maroc a pris une décision courageuse, celle de supprimer l’exemption fiscale pour les grandes exploitations. Cela ne les a pas empêchées de grandir, de prospérer et de s’acquitter de leur devoir citoyen de payer leur contribution fiscale. Une situation inimaginable il y a une trentaine d’années, quand on prétendait que le Maroc ne pourrait vivre sans les grands agriculteurs, à telle enseigne que le pays a été l’otage de certains milieux exploitant la frilosité de l’État à l’égard de ce secteur jadis dominé par la rente.
Aujourd’hui, on peut aisément avancer que la situation est largement mieux structurée, sans prétendre que le Plan Maroc vert est un sésame qui va révolutionner l’économie nationale. Celle-ci devrait être amorcée par d’autres secteurs devant lui rafler son leadership, comme… l’industrie.