Sacré Maroc (15)
Le Maroc a sauté les pieds joints dans le club sélect des pays amis de l’environnement. C’est le fruit d’une stratégie mûrement réfléchie et bien menée depuis deux décennies. Hier, nous évoquions l’énergie solaire qui assurera la couverture de 42% des besoins énergétiques du Maroc dès 2020. Et c’est à la même échéance que l’autre énergie propre, l’éolienne, devrait permettre au pays de produire 26% de sa production électrique avec une économie annuelle de quelque 750 M$ par an et d’éviter l’émission de 5,6 millions de tonnes de CO2 par an. Des chiffres qui vont s’améliorer progressivement puisque, hormis les sites opérationnels, d’autres sont en cours de développement.
Déjà, le site Tanger I, dont le coût est de 2,75 MMDH, est le plus grand d’Afrique. Ce vaste programme, adopté par le royaume, inclut, outre le volet technique d’exploitation, des segments très pointus en recherche et développement et en formation. Le Maroc, qui était loin derrière l’Afrique du Sud, l’a dépassée et pourrait davantage creuser l’écart après l’entrée en fonction des autres stations.
En d’autres termes, dans moins d’une année, le Maroc devrait produire deux-tiers de son énergie en solaire et en éolien, une prouesse citée en modèle sur la scène mondiale. Cela permettrait au pays d’économiser au moins un milliard de dollars par an, de réduire sa dépendance aux hydrocarbures et de sauvegarder ses ressources hydriques. C’est une stratégie nationale intégrée qui ambitionne de réduire la consommation globale en hydrocarbures de quelque 20% à l’horizon 2030, de réduire l’émission de CO2 de pas moins de dix millions de tonnes et de parvenir à l’autosuffisance en termes de production d’électricité. Le suivi personnel du souverain témoigne du caractère hautement stratégique de ce dossier qui constitue l’un des succès majeurs de ces vingt ans de règne.