Opinions

Réticence

C’est un chiffre qui en dit long sur la relation qu’entretiennent la plupart des Marocains avec l’impôt. Près de 1 MMDH ont été perçus par l’administration fiscale, l’an dernier, au titre des «majorations de retard». Et encore, il ne prend pas en compte tous les intérêts et autres frais pour lesquels le fisc passe l’éponge, dans le cadre des amnisties ou des arrangements à l’amiable avec les contribuables. Toutes choses étant égales par ailleurs, l’ampleur de ce montant donne une indication sur la réticence d’une bonne partie de nos concitoyens à s’acquitter de leurs obligations fiscales.

En dehors des salariés, qui sont prélevés à la source, et des entreprises structurées, des pans entiers de l’économie échappent à tout impôt. L’informel continue de gangréner le tissu économique national, lui qui représente, selon les derniers chiffres de Bank Al-Maghrib – datant, tout de même, de 2018 -, 30% du PIB. Rien que ça ! Ce ne sont pas moins de 4 millions de personnes qui exercent dans l’économie souterraine dans sa globalité. La compétitivité de notre industrie et l’image du «made in Maroc» en pâtissent également.

Chakib Alj faisait même savoir, il y a peu (cf. Les Inspirations ÉCO du 20 janvier 2023) que le gap de compétitivité entre un acteur formel et un informel portait sur 25 à 40 points. Pire, le manque à gagner pour l’État est estimé à quelque 40 MMDH. Il serait peut-être temps de passer à l’action en accélérant la généralisation de l’AMO, via un système de ciblage, et d’ajuster le dispositif régissant les autoentrepreneurs afin de parvenir à intégrer, progressivement, les activités informelles dans l’économie structurée.

Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO



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