Résolution ramadanesque
Il est des questions récurrentes, qui viennent naturellement hanter nos esprits, aux mêmes périodes de chaque année. Parmi elles, figure celle de l’ampleur du trou que laissera le mois sacré dans nos budgets déjà étriqués. Mois de très grande consommation, et donc d’explosion des dépenses, le Ramadan risque d’être encore plus corsé, cette année, au vu du pic d’inflation atteint l’année dernière, mais aussi des répercussions de la sécheresse.
Malgré cela, et en dépit du resserrement de son pouvoir d’achat, gageons que le Marocain va encore une fois activer le turbo de son rythme de consommation pour honorer les bonnes vieilles coutumes du mois sacré.
Durant les prochaines semaines, on verra se remplir les caddies d’huile, de farine, de sucre, de thé… Durant les heures précédant la rupture du jeûne, on achètera encore et encore plus de provisions, et on déboursera encore et encore plus d’argent.
Malheureusement, c’est de cela que profitent de nombreuses enseignes pour appâter le consommateur et faire du chiffre. Des prix exagérément élevés pour des produits qui n’en valent pas toujours la peine ! Au vu du contexte économique donc, telle une résolution ramadanesque, un retour à la raison s’impose, et pour les consommateurs et pour les commerçants. Les premiers, par une consommation réfléchie et les seconds, par des tarifs raisonnables… Et, pourquoi pas, les autorités aussi, par un plafonnement de la tarification de certains produits. La libéralisation, oui, mais pas le diktat absolu !
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO
