«Pure» ou impure ?
Pourquoi toutes les réformes du système d’éducation n’ont pas réussi à notre pays ? C’est la question que tout le monde se pose. Mais rassurez-vous, il ne s’agit nullement d’une malédiction mais bel et bien d’un «échec» humain. Échec ? C’est peu dire, si l’on se réfère aux milliards évaporés suite à des pratiques peu orthodoxes par des supposés responsables de cette réforme. Cette semaine, la BNPJ a enquêté avec des dizaines de fonctionnaires responsables de près ou de loin du fiasco moral et financier du «Plan d’urgence de la réforme de l’enseignement» (PURE). L’opinion publique attend de pied ferme l’aboutissement de cette enquête judiciaire en actionnant un principe constitutionnel, celui de la reddition des comptes. Dans cette affaire, les outils et équipements devant servir de supports pédagogiques à une réforme tant attendue, ont tous été de très mauvaise qualité ou tout simplement ont disparu des rayons. Il y a bien une main jusque-là invisible, à charge pour la justice de la rendre publique avec les sanctions prévues par les lois de l’État de droit. Dans ce dossier, l’indépendance de la justice et son efficacité sont sur la corde raide et son verdict est très attendu, car la justice est le dernier rempart face à la prévarication au moment où l’administration publique fait face à une opacité inexplicable. Comment ne pas avoir à l’esprit la fameuse affaire de fuite des épreuves du baccalauréat en juin 2015 et la passivité flagrante des enquêteurs ! Au fait, le ministère de tutelle avait promis à l’opinion publique de révéler les résultats de l’enquête «sous peu». Patience donc, rien ne sert de courir !