Préméditation ou coïncidence ?
Décidément, la rentrée promet d’être bien mouvementée au sein des collectivités locales. Une salve de débrayages y est annoncée par les ressources humaines qui souhaitent, disent-elles, faire entendre leur voix. Conditions salariales, droit à la grève…, les doléances remplissent une liste consistante de dossiers à étudier avec la tutelle. Et à défaut de consensus, les syndicalistes menacent de passer à la vitesse supérieure.
La perspective d’une grève nationale s’ajoute aussi à ce topo, dans le but de voir s’accélérer le processus de dialogue social. Une montée au créneau dont les arguments se respectent, si l’on n’omet pas le fait que les bases d’un dialogue sont avant tout l’échange, la confrontation (sereine) des idées et la négociation.
Or, aucun de ces trois critères ne semblent caractériser la situation présente. Mais ce n’est pas tant cela qui retient l’attention que la vraisemblable omission de toute la portée stratégique d’un service public.
En effet, la paralysie annoncée est, justement, à l’opposé de tout ce que le Maroc ambitionne en matière de services publics. Et – préméditation ou coïncidence ? –
cette tension tombe à pic avec la rentrée, sachant qu’un round de dialogue social devrait démarrer prochainement.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO