Passe-droits !
Driss Jettou a mis la main dans un guêpier de prévarication qui devrait faire tomber des têtes. Cela se passe dans les régions, loin des yeux bienveillants du centre! En effet, il s’agit d’un travail de fourmi accompli par l’Inspection générale du ministère de l’Intérieur (IGI), mené par la dame de fer, Zineb El Adoui, qui a révélé une dilapidation de fonds publics à des fins électoralistes.
Ainsi, certains présidents de région, dont on taira les noms puisque la procédure est toujours en cours, se servent de l’argent des contribuables pour corrompre indirectement des élus, notamment ceux de l’opposition, par des avantages en nature, des indemnités de déplacements exagérés, etc. alors que l’arrêté ministériel fixe les indemnités à 80 DH par séance. La gestion de la chose publique est d’abord une action de volontariat non rémunérée.
Dans cette affaire, il y a lieu de retenir deux données qui réchauffent le coeur. D’abord, l’information a été remontée par certains élus qui ont refusé ce jeu de passe-droits au détriment de la bonne gouvernance. Cela montre qu’il existe des hommes et des femmes politiques intègres, ce qui devrait se savoir afin d’éviter les stéréotypes appliqués automatiquement aux politiciens. Ensuite, il faut noter le sérieux avec lequel l’IGI mène son enquête et l’implication de la Cour des comptes afin d’institutionnaliser cette démarche. L’étape suivante devrait logiquement actionner le principe de reddition des comptes qui constitue le meilleur moyen de dissuasion concernant la gestion de l’argent public.
Il y a aussi la publication des noms des présidents de conseil de région pris dans cet imbroglio financier qui devrait être opérée dès la fin de l’instruction. L’objectif étant de mettre chacun devant ses responsabilités vis-à-vis de la loi, mais surtout de ses électeurs. Le succès de la régionalisation passe par la rigueur et la sanction.