MRE, loin des clichés
Les ressortissants marocains à l’étranger commencent à affl uer massivement. Vont-ils trouver le «bled» changé après une année d’absence ? Rien n’est moins sûr. Sur le plan politique, la diaspora, dont le nombre dépasse les 4,5 millions, ne peut toujours pas participer à l’édification démocratique du pays. C’est une population qui, rappelons-le, n’a pas le droit d’avoir ses propres candidats alors qu’elle se compte en millions ! Aziz Akhannouch, secrétaire général du RNI, en visite en Allemagne, a promis aux Marocains qui y vivent d’oeuvrer pour rétablir ce droit. Un droit dénié pour des raisons incompréhensibles et bien que ces compatriotes de l’étranger jouent un rôle crucial dans l’économie de leur pays d’origine.
En effet, ceux-ci injectent annuellement quelque 6 MMDH dans le circuit économique, soit l’équivalent des exportations de phosphates ou des ventes de l’écosystème de Renault-Tanger. Ils sont donc pleinement en droit d’exercer un droit que la Constitution ne le leur confisque pas. Il faut louer cette initiative d’aller vers les Marocains d’Allemagne et auparavant de France (sûrement les autres après) tout en espérant que les autres partis en feront de même. Certains ont timidement franchi ce pas mais cela n’est guère suffisant car ces Marocains ne sont pas seulement des voix.
Aujourd’hui, ces derniers se rendent au pays dans une ambiance folklorique digne des années quatre-vingt alors que le monde change et les générations avec. La diaspora de 2019 est dominée par une jeunesse qui continue à rentrer au «bled» pour la chaleur de l’accolade avec «L’walida» (maman), quand d’autres préfèrent lui envoyer un billet et passer avec elle un, voire deux mois chaque année au lieu de faire le déplacement en famille. Les vacances, ils les passent dans d’autres destinations paradisiaques à des prix cassés. Il faut donc écouter et «ramener» cette population aux sources en l’impliquant pleinement. Ce n’est pas trop demandé.