Lettre ouverte à Monsieur le Chef du gouvernement. “Le digital mérite mieux !”
Par Amine Zarouk
Président de l’APEBI (Fédération marocaine des technologies de l’information et de l’offshoring).
Le Maroc applaudit. Un vent de changement vient caresser de nombreux espoirs. Une belle victoire de la démocratie dans la région, avec un taux de participation record. Cette campagne électorale s’imposera comme un cas d’école à l’échelle continentale et arabo-musulmane. Cette victoire n’est pas seulement celle du champ politique. Elle est aussi celle du digital : une communication transparente, une mobilisation active sur l’ensemble des strates de la société marocaine, un accès direct aux populations jeunes et souvent désintéressées de la politique… un ensemble de facteurs déterminants dans la conduite démocratique de ces dernières élections. Victoire sur victoire.
N’oublions pas que le digital fut également une locomotive puissante dans la gestion de la crise de la Covid-19. Aussi, il n’a pas été hasardeusement positionné en tête des chantiers prioritaires du Nouveau Modèle de développement, insufflé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Notre secteur démontre, jour après jour, son importance stratégique, je dirais même clinique, pour notre pays. Pourtant, les batailles sont rudes et nous sommes encore loin des standards de digitalisation d’un pays en plein mouvement. C’est là que, nous, opérateurs du digital, à travers notre Fédération l’APEBI, portons une lourde et cruciale responsabilité.
Si nous ambitionnons d’accompagner et de soutenir la transformation digitale de notre pays, nous restons également très proches des réalités complexes de notre pays. Nous ne cessons de promouvoir notre rôle de partenaire du développement digital. Les bureaux et présidents successifs se sont toujours positionnés comme les fantassins de la souveraineté digitale du Royaume. Depuis deux ans, et encore plus depuis la crise de la Covid-19, nous avons posé les fondamentaux pour faciliter l’émancipation du digital : initiatives de soutien aux starts-up, signatures de conventions régionales avec les CRI, accompagnement de la transformation des métiers et des ressources humaines, soutien aux politiques sectorielles, promotion de l’inclusion sociale par le digital, etc. Pour chapeauter le tout, le ministère de l’Industrie s’est engagé avec force et convictions pour la co-construction d’écosystèmes dédiés.
Monsieur le Chef du gouvernement,Votre force réside dans votre volonté irréfragable de porter notre pays au plus haut sommet, sans tabous et sans complexes. Vous savez investir dans les chantiers prioritaires et savez transformer les résistances en résultants probants. Vous reconnaissez également l’importance des entreprises innovantes et vous savez investir dans les meilleurs talents. L’agilité et la souplesse dans la gouvernance sont également les cachets de vos succès. Vos forces sont les nôtres.
Vos ambitions sont grandes. Nos attentes sont pressantes. Votre futur gouvernement dispose d’une opportunité sans pareille et d’un allié de taille pour démarrer son mandat. Plus que de la foi et de la conviction, vous aurez besoin d’une vision holistique du secteur du digital. Il est révolu le paradigme où le digital était pensé comme un simple outil. Il est aujourd’hui un moteur multidimensionnel et transversal qui doit accompagner l’ensemble des politiques publiques et sectorielles du Royaume. Vecteur d’inclusion territoriale, financière, sanitaire, etc., le digital sait simplifier, mutualiser et fédérer. Facteur de développement humain, d’égalité des chances, de transparence, le digital nourrit le social. Moteur de compétitivité et de performance économique, créateur d’emplois pérennes, le digital porte la croissance des pays.
Soutien des politiques publiques et sectorielles, le digital cultive la culture du résultat. Vous le savez mieux que quiconque : le digital a besoin de vous et le Maroc a besoin du digital. Ce dernier requiert, définitivement, des moyens humains et financiers à la hauteur des ambitions. Que ce soit à travers un fonds dédié ou des fonds sectoriels, tels que préconisés par la CSMD, sans puissance de moyens, il est difficile de réaliser un bond significatif. Ensuite, vient la réglementation. Elle n’est jamais aisée. Mais elle est inconditionnellement nécessaire : Start-up Act, Charte de l’Investissement, Code des marchés publics, Digital first… des mesures simples dans l’exécution restent suspendues aux lèvres de notre secteur. Nous savons l’échéance pressante qui vous attend : le Projet de loi de Finances 2022. Il est une opportunité pour transformer l’essai et envoyer un signal fort à toutes les composantes économiques, sociétales et institutionnelles de notre pays.
Notre secteur porte en lui une énergie à toute épreuve pour vous soutenir et vous accompagner dans l’ensemble des réformes. L’APEBI souhaite ainsi s’impliquer, en bonne intelligence avec l’équipe gouvernementale, dans le design et l’exécution de votre politique. Monsieur le Chef du gouvernement, tout un pays porte espoir sur ce nouveau souffle que vous avez brillamment créé. Cet espoir est lui-même teinté d’une croyance dans vos capacités à prendre les meilleures décisions, au meilleur moment et dans les meilleures conditions. Monsieur le chef du gouvernement, l’APEBI vous souhaite le meilleur des succès et se met au service de vos objectifs.