Les entreprises marocaines au bord du gouffre ?
Nous savions tous que la casse était inévitable après le passage du tsunami de la Covid et, après lui, la flambée des prix des matières premières et l’éclatement de la crise en Ukraine. Le marché était préparé à voir les défaillances d’entreprises grimper.
Néanmoins, dès lors que ces insuffisances sont chiffrées, l’on parvient à mieux quantifier l’ampleur des dégâts. Une recrudescence de 10% des défaillances au niveau mondial est aujourd’hui pronostiquée, à la fin de cette année. Ce chiffre devrait atteindre les 14% en 2023.
Au Maroc, Allianz Trade table sur une augmentation des défaillances de 12% au titre de 2022. C’est dire que nous dépasserons la moyenne mondiale en la matière.
Sommes-nous pour autant au bord du gouffre ? Ce ne sont pas seulement les auteurs du récent rapport sur les défaillances d’entreprises dans le monde qui le disent, mais plusieurs institutions l’avaient déjà souligné plus d’une fois : la stratégie prudentielle déployée par la Banque centrale, couplée à la réputation du marché, considéré comme politiquement «safe», et aux choix nationaux pris en matière monétaire constituent un pare-feu de taille devant les chocs exogènes.
Quoique l’on puisse -ou même que l’on veuille- en penser, et même si la situation du marché est déjà corsée, nous nous en sortons relativement bien comparés à d’autres.
N’oublions pas que la vague de la crise lamine le monde sur son passage et que, naturellement, le marché local se trouve contaminé par le syndrome d’apathie qui étouffe l’économie de ses principaux partenaires.
La bonne nouvelle, nous prédisent les auteurs dudit rapport, est que la courbe marocaine des défaillances devrait s’infléchir dès 2023. Les pistes d’atténuation du phénomène sont connues, mais il reste possible d’espérer pouvoir apporter une bouffée d’air frais au tissu entrepreneurial plus tôt qu’à l’horizon escompté. Comment ? Le cash doit tourner plus et plus vite. Avis au secteur financier….
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO