Opinions

Le bon choix

Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, n’a pas l’habitude de céder aux pressions des marchés financiers. Il en a donné la preuve, hier, lors de la seconde réunion trimestrielle du Conseil de la Banque centrale qu’il dirige depuis plusieurs décennies maintenant. Alors qu’il y avait consensus du marché sur un relèvement de 0,25% du taux directeur des banques, voici que BAM a pris tout ce beau monde à contre-pied en marquant une pause dans sa politique monétaire restrictive avec le maintien du taux directeur à 3%.

Une décision, évidemment motivée par une inflation qui s’estompe. Inscrite dans une tendance baissière depuis mars, la hausse des prix est revenue au dernier pointage à 7,1% en mai, après les 7,8% d’avril et les 8,2% de mars. Il n’empêche, l’inflation continue d’évoluer largement au-dessus des cibles de la Banque centrale. Elle ressortirait, selon ses propres prévisions, à 6,2% cette année et à 3,8% en 2024. Ceci étant, le statu quo s’est imposé comme une évidence pour le conseil du régulateur bancaire au vu des effets des trois dernières hausses successives du taux directeur sur l’économie réelle. BAM assure, à ce titre, que pour agir à l’avenir sur le taux, elle tiendra en particulier compte de «l’évaluation approfondie et actualisée des effets cumulés de ses hausses de taux et de l’impact des différentes mesures mises en place par le gouvernement pour soutenir certaines activités économiques et le pouvoir d’achat des ménages». Un exercice d’équilibriste dans lequel le moindre faux pas peut coûter très cher. Jouahri n’aura plus que deux fenêtres de tir, cette année, pour agir. Il faudra donc faire le bon choix.

Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO


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