La mauvaise monnaie de l’immobilier
Au salon de l’immobilier de Paris, tous les Marocains ne sont pas sur la même longueur d’onde. Des opérateurs optimistes et d’autres déprimés, mais de potentiels acquéreurs pratiquement unanimes. Ce secteur prend aujourd’hui un virage vital dans la mesure où l’on pourrait dépasser cette crise qui n’a que trop duré. Un méga-événement comme le SMAP de Paris est un baromètre du business, puisque la diaspora marocaine en France constitue un bon segment de clientèle. Il se trouve que cette édition 2019 a connu une affluence «plutôt» normale par rapport aux éditions passées, mais avec moins de business, selon les témoignages, recueillis sur place, d’opérateurs-exposants. En effet, il y a eu beaucoup de questions sur la nature des projets, les modes de financement et les délais de livraison.
Cependant, les concrétisations se sont faites au compte-gouttes, et ce, pour deux raisons principales. Une, les acquéreurs se plaignent du non-respect des délais de livraison. D’aucuns ont été surpris de découvrir, une fois au Maroc, qu’on n’a pas encore donné le premier coup de pioche alors qu’on leur avait vendu des projets déjà entamés, lors du salon. Deux, pour ceux qui sont allés jusqu’au bout de l’acquisition, la déception se trouvait au niveau de la réception avec plusieurs défauts de finition. Cela dénote d’un manque de sérieux de certaines «marques», non des moindres, ce qui altère injustement la crédibilité et du salon et de l’ensemble des exposants. C’est pourquoi il y a lieu de revoir les fondamentaux de la relation opérateur-client, dont le socle est la confiance sans laquelle l’ensemble du secteur risque gros. Car comme dans tous les secteurs, les mauvaises pratiques de la minorité polluent l’image de la majorité. C’est peut-être l’occasion pour les professionnels de «nettoyer» le secteur des mauvaises pratiques.