La folie malls
Il y a une vingtaine d’années, les Marocains ne disposaient pas de grands centres commerciaux pour faire leurs emplettes. Des pays comme l’Égypte avaient une longueur d’avance. Aujourd’hui, on assiste à ce que l’on pourrait qualifier de «folie des malls». Dans les grandes villes, nous avons tous pris l’habitude de sortir dans ces espaces sécurisés. Pas forcément pour faire des courses, mais aussi pour prendre un café ou déjeuner… En fait, le mall est devenu un des lieux les plus prisés par les Marocains pour passer du bon temps.
À tel point que l’on se demande aujourd’hui comment on faisait avant. Ces grands centres commerciaux, qui regroupent un nombre parfois important d’enseignes, poussent comme des champignons un peu partout.
Prenons l’exemple d’Aeria Mall, qui a ouvert ses portes cette année. Le constat est sans appel : la palette d’enseignes est impressionnante, qu’il s’agisse des restaurants ou des magasins, avec espaces de jeux en prime. Mais le modèle marocain est assez différent de l’Europe. Alors comment font les marques pour s’en sortir financièrement au sein de tous ces malls ? Les enseignes Starbucks et H&M ne vont pas quitter le Maroc du jour au lendemain, mais elles sont en difficulté et ne s’en cachent pas. Les franchises réclament notamment au gouvernement d’accélérer l’exécution des recommandations des assises de 2019, en ce qui concerne l’impôt sur l’immobilier et l’impôt commercial. Ils demandent aussi à la douane de ramener à moins de 30% les droits sur les produits.
Dans le même temps, les marques 100% marocaines ne sont pas assez présentes dans tous les grands centres commerciaux. Un casse-tête que doit impérativement résoudre le Royaume en instaurant une vision à très long terme. Des pays comme la Turquie ou la Grèce ont un modèle qui a fait ses preuves. Pourquoi ne pas nous en inspirer ?
Hicham Bennani / Les Inspirations ÉCO
