La «Conquête» de l’Est
Le Maroc prend ses relations avec l’Afrique de l’Est très au sérieux. L’exemple de l’Éthiopie est révélateur avec ce qui a été fait pendant quatre années avant l’aboutissement en 2016. C’est un travail de longue haleine, mais surtout de sérieux et de professionnalisme.
La démarche du Maroc repose sur un investissement public-privé qui porte le même drapeau et partage les mêmes ambitions. Aujourd’hui, BMCE Bank of Africa est au Kenya, après un passage réussi au Rwanda, pour prospecter les opportunités d’affaires. Les premières indiscrétions, qui nous sont parvenues de ce round, laissent entendre que nos entrepreneurs sont impressionnés par les possibilités de business qui s’offrent à eux. Cependant, et contrairement aux stéréotypes, l’Afrique gagne en maturité et exige de plus en plus de rigueur.
L’État marocain l’a compris, c’est pourquoi une équipe de suivi des chantiers est montée à Rabat avec un radar orienté sur l’ensemble des projets lancés et par le souverain et par le secteur privé, dans le cadre de conventions signées de façon officielle.
Cette politique est payante à plusieurs niveaux, y compris diplomatique. Faut-il rappeler, à ce niveau, que l’Éthiopie, satisfaite jusqu’à maintenant par le professionnalisme des interlocuteurs de l’OCP, commence déjà à mettre de l’eau dans son vin sur la question du Sahara. Et c’est grâce à son implication directe que le Maroc a pu franchir triomphalement l’enceinte de l’Union africaine sans que les manigances des adversaires n’aient abouti. Moralité de l’histoire : le secteur privé pourrait jouer un rôle crucial en Afrique et pour faire du business gagnant et pour servir l’intérêt de son pays.
