Intérêts et enjeux
C’est parti pour la COP22 avec son lot de couacs, mais surtout avec beaucoup de challenges à relever. Côté organisation, le Maroc est globalement au rendez-vous, mais quelques imperfections ont fait grincer des dents, notamment dans l’attribution des accréditations et des badges, ainsi que les restrictions sévères à l’accès des journalistes à la salle plénière pour assister à l’opening ceremony. Sur le fond, les congressistes sont rapidement entrés dans le vif du sujet, et Salaheddine Mezouar a eu chaud, avec une objection émise par le délégué de la Turquie sur l’ordre du jour. Ce n’est pas une mince affaire de ménager des susceptibilités et des sensibilités parfois vigoureusement exprimées. Mezouar a dû interrompre le déroulement de la séance d’ouverture pendant près de 40 minutes afin de statuer sur la demande turque. Les consultations furent très difficiles. Cette conférence ne consiste pas seulement en une organisation grandiose et des festivités annexes, mais se base essentiellement sur un ordre du jour très serré et des négociations parfois houleuses où il n’y a pas de place pour la concession ou les sentiments. Il n’y a que les intérêts qui prévalent, quoi qu’on dise, dans les discours sur la nécessité de sauver le monde, un objectif final qu’aucune partie ne conteste ; cependant, dès qu’il s’agit de faire des concessions, les choses se corsent. Le travail, le vrai, se fera cette semaine, et ce sont les délégués de plus de 190 pays qui décideront du sort de la COP22. À partir du 15 novembre, les chefs d’État et de gouvernement vont intervenir pour entériner les conclusions convenues. L’espoir du monde entier repose sur des décisions importantes, en vue de lendemains meilleurs.