Inflation, quelle marge de manœuvre?
Les «quelques jours» au bout desquels les prix des produits alimentaires commenceraient à fléchir, tel qu’annoncé par le gouvernement, ne sont-ils pas encore écoulés ? Quoiqu’il en soit, la flambée est toujours d’actualité dans les marchés.
À l’issue de moins d’une semaine de jeûne, l’on voit déjà s’opérer des arbitrages dans les dépenses des ménages afin de faire face à cette violente vague de cherté. Pratiquement tous les fruits et légumes sont concernés, et la grogne des consommateurs agite les réseaux sociaux. Si pour les consuméristes, l’une des principales solutions, en attendant d’y voir plus clair, serait que l’Exécutif abandonne les taxes sur les biens de première nécessité, il n’est pas certain que, pour le gouvernement, la chose soit aussi évidente à mettre en application.
Abstraction faite du gap financier que cela représenterait et qui reviendrait à reporter le problème à une échéance ultérieure, l’abandon des taxes suppose que l’inflation serait dopée par la fiscalité. Et quid donc de la marge arbitraire découlant du diktat des intermédiaires ? C’est là, en fait, qu’il faut frapper en priorité, et très fort ! Le gouvernement avait, certes, déployé un dispositif réglementaire visant à permettre aux agriculteurs l’accès aux marchés de gros, afin de contrer les intermédiaires, mais a-t-il donné les résultats escomptés ? La réponse est dans la montée en flèche des tarifs pratiqués dans les souks et marchés du pays.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO