Iconoclaste…

La notion de leader est très ancrée dans la pratique des partis politiques les plus anciens. On voit très clairement aujourd’hui où l’absence de leader incontesté amène la droite française par exemple, cette droite qui s’était toujours construite autour de personnalités, de Charles De Gaulle à Nicolas Sarkozy en passant par Jacques Chirac, qui ont eu, chacun à son époque, la légitimité nécessaire et surtout l’incontestabilité indispensable à l’exercice de leur aura et de leur leadership !
Au Maroc, la notion du leader «Az Zaim» a toujours existé, de Belhassan El Ouazzani à Allal El Fassi, sans oublier Abdellah Ibrahim, Abderrahim Bouabid, Ali Yata, et j’en passe…ont toujours pu incarner leurs partis respectifs jusqu’à rester en place ad vitam æternam. Désormais, depuis samedi, même un parti tel le PJD, construit sur l’anti-thèse, c-à-d en horizontalité, avec la limitation, dès sa création, du nombre de mandats de son secrétaire général à 2, a été attrapé par le virus du leader, suite à l’exercice puis à l’amour du pouvoir, et même les contestataires d’une prorogation du mandat de Benkirane, qui se faisaient trop entendre dans les médias, ont été très minoritaires lors du vote samedi, jugez-en par vous-même : 73 contre 1.566 délégués qui ont voulu reporter le congrès à l’après-législatives pour ne pas empêcher Abdelilah Benkirane d’être légitime à sa propre succession à la tête du gouvernement en cas de succès ! L’appât du pouvoir a fini par avoir raison d’un principe fondateur du parti, et ça n’a choqué personne, au contraire, le parti des islamistes est devenu comme les autres, et c’est tant mieux pour le commun des politicards …
Entre idéaux et calculs politiques, les seconds l’emportent presque toujours, et dans la majorité des pays du monde, c’est la pure réalité de la vie !
Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours…

Oussama Benabdallah,
Enfant de la télé
o.benabdellah@leseco.ma