Hausse ramadanesque
Vous avez certainement tous été surpris en faisant votre marché, la semaine passée. Après une légère accalmie, les prix des principaux produits, notamment maraîchers, sont repartis à la hausse. Une hausse surprenante et soudaine sachant que le gouvernement avait promis un retour à la normale, voire une baisse des prix lors du mois de Ramadan. Force est de constater qu’il n’en est rien. C’est même plutôt l’inverse qui s’est produit ! Que ce soit pour la tomate, l’oignon, le poivron, en passant par la fraise, les prix des denrées alimentaires ont quasiment doublé. Et ne parlons pas de la volaille et encore moins de la viande rouge ! L’inflation, qui était censée s’apaiser, ne faiblit donc pas. Elle a atteint, au dernier pointage, plus de 10% en février. Les prévisions des principales institutions économiques, aussi bien nationales qu’internationales, ont dans leur globalité été revues à la hausse. À leur tête, Bank Al-Maghrib, qui affiche son pessimisme en rehaussant de 2 points de pourcentage sa perspective initiale de l’inflation pour 2023. De quoi la pousser à relever le coût de l’argent en augmentant le taux directeur de 50 points de base, à 3% en début de semaine. Il ne serait pas surprenant que l’institut d’émission poursuive sa politique monétaire restrictive durant les prochains mois si la situation des prix ne s’améliore pas. Et certains brokers n’écartent pas de nouvelles hausses du taux directeur. L’Exécutif, pour sa part, tente d’apaiser les esprits. Sauf que sa prévision d’inflation, à 2% en 2023, relève tout bonnement, dans l’état actuel des choses, de l’utopie !
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO
