Hausse des prix du carburant : les transporteurs routiers attendent une action gouvernementale
Les transporteurs routiers reprendront-ils de sitôt le travail ? Hier encore, la grève de cette catégorie professionnelle battait son plein, en guise de riposte à la hausse des prix du gasoil. Aucune annonce officielle de la tutelle n’avait encore filtré à l’heure où nous mettions sous presse, mais le ministère de l’Intérieur a souligné avoir pris les dispositions nécessaires pour «assurer la libre circulation des personnes et des biens».
Ce secteur avait, rappelons-le, déjà levé le frein du débrayage une première fois, après la réunion tenue avec sa tutelle. Les prix, eux, ont continué à grimper entre-temps et le manque de visibilité a fait place à la panique, puis à la grogne. Ils ont, à présent, décidé de battre le pavé, trois jours durant, demandant à ce que le gouvernement plafonne les prix du carburant et les marges des distributeurs. Jusqu’à quel point cette doléance est-elle concrétisable ?
Seul le gouvernement pourra nous le dire, mais ce qui est certain, c’est que la perturbation de l’écosystème du transport routier n’arrange en rien les intérêts économiques nationaux. Cinq centrales syndicales, en tout, rejointes par des taxis aussi, étaient mobilisées dans ce mouvement de grogne. La situation s’est davantage compliquée depuis le déclenchement de la crise politique entre la Russie et l’Ukraine.
Les courbes des prix des carburants se sont affolées et tant qu’aucune lueur d’apaisement ne se profile dans ce conflit, tout porte à croire qu’elles continueront de flirter avec de nouveaux sommets.
Dans les rangs des grévistes, l’on menace de prolonger la période de grève, «si rien n’est fait». C’est justement dans l’acte de faire que le grand problème réside, car s’il est périlleux pour les caisses de l’État de porter un poids financier supplémentaire, le plafonnement des prix relève, quant à lui, d’une acrobatie qui peut provoquer une levée de boucliers dans les rangs des opérateurs. Autant dire qu’un dialogue responsable s’impose pour envisager toutes les options et trouver le consensus économique optimal, en attendant des jours meilleurs.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO