Éviter le pire
Et maintenant ? Après la tragique disparition de Rayan, qui a ému le monde tout au long des derniers jours, quelle suite donner à ce sujet ? Quelles leçons peut-on en tirer ? En fait, le principe de la reddition des comptes impose à tout un chacun d’interpeller ses responsabilités et sa conscience pour voir dans quelle mesure il aurait pu agir autrement et s’il lui était possible d’empêcher un tel drame.
Le fait que des puits asséchés ou inexploités restent béants, des années durant, devient une aberration lorsqu’on voit la cherté de la facture qui en découle, tant sur le plan humain que celui du coût logistique de la mobilisation des secours, comme dans le cas du terrible accident dont a été victime le petit Rayan, paix à son âme ! Beaucoup a été dit, et même radoté, à propos de cette douloureuse affaire, sur les réseaux et dans les conversations de terrasses de cafés, mais il y a lieu de rester lucide et d’appréhender les faits sous le prisme de la raison et non de l’émotion. Il s’agit de faire en sorte qu’un tel malheur ne se reproduise pas.
Parmi tant d’autres priorités, figure, aujourd’hui, celle de prendre au sérieux la problématique des nombreux milliers de puits inexploités mais restés ouverts, et qui menacent de faucher d’autres vies. Souvenons-nous, des risques similaires n’étaient-ils pas posés par les mines arrivées en fin de cycle d’exploitation ? La responsabilisation par la loi et le renforcement du volet coercitif, après le drame de Jerada, avaient bien donné des résultats. Il faut faire de même pour les puits, les chantiers en suspens et tous autres sites potentiellement dangereux. Il suffit, en effet, de quelques secondes pour que le pire se produise. Et, ici, les responsables locaux ont un rôle crucial à jouer sachant que, sur le volet de la sécurité, la légèreté n’a pas sa place. Un ratissage large, puis une détection précise des potentiels dangers, doivent être opérés, car c’est cela aussi la mission de l’autorité locale : protéger les citoyens !
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO