Opinions

Édito. Paradoxe économique

À quelques jours de l’Aïd al-Adha, l’ambiance n’est pas seulement celle des préparatifs, mais aussi d’une tension économique bien palpable.

En cause, les prix élevés des bêtes dédiées à l’abattage. Les réseaux sociaux s’enflamment et beaucoup disent penser faire l’impasse sur le sacrifice, cette année.

Dans le cœur battant de cette situation, se trouve un paradoxe économique : avec 5,8 millions de têtes d’ovins et de caprins identifiées – dont 158.000 importées – l’offre dépasse largement la demande.

Pourtant, ce surplus apparent ne se traduit pas par une baisse des prix, suscitant perplexité et indignation. Un état de fait qui met en lumière des dynamiques économiques dépassant la simple adéquation arithmétique de l’offre et de la demande, pour trouver leurs racines dans des interactions plus subtiles qui dictent les lois du marché.

Les causes sous-jacentes de cette hausse méritent de recevoir des solutions durables. Doit-on trouver le moyen d’en finir une fois pour toutes avec le rôle spéculatif des intermédiaires, qui continuent de sévir en dépit de tous les efforts déployés, poussant à l’escalade des prix ? Faut-il cantonner la flambée des coûts des intrants pour l’élevage, laquelle menace les marges des éleveurs, jusqu’à les forcer à augmenter leurs prix pour maintenir leur viabilité économique ? Certes, la tutelle a pris des mesures pour améliorer l’accès et la régulation du marché, mais puisque le mouton continue de vendre chèrement sa peau, il faudra bien trouver des réponses systémiques, afin de parvenir à équilibrer les intérêts des éleveurs, des intermédiaires et des consommateurs, dans la transparence et l’équité.

Meryem Allam / Les Inspirations ÉCO



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