Édito : le salut du tourisme interne
Nous ne le dirons jamais assez, et les professionnels du tourisme l’ont compris depuis longtemps : le salut du secteur vient aussi, et principalement depuis l’éclatement de la crise sanitaire, du tourisme interne. Ce segment fournit près de 30% des nuitées recensées dans les établissements hôteliers et peut aller au-delà si l’offre suit. Les habitudes du touriste marocain sont cernées, ses besoins aussi et les destinations qu’il préfère, également.
Dans les données citées par la ministre du Tourisme lors de son dernier passage devant le Parlement, l’on relève, entre autres, que 51% des touristes marocains préfèrent le tourisme balnéaire. 58% d’entre eux sont plus enclins à programmer leurs voyages durant les vacances estivales.
On y apprend aussi que 60% de nos compatriotes préfèrent voyager en famille et pour 72% d’entre eux, le critère du prix des prestations touristiques est considéré comme décisif. Il faut admettre que bon nombre d’opérateurs ont aligné le contenu de leurs services avec ces données.
C’est cela, d’ailleurs, qui a contribué au développement de la niche des clubs et offres all-in, un concept où le touriste, marocain comme étranger, trouve son compte dans le confort et dans le budget. Il reste, cependant, intéressant d’envisager un élargissement de cette formule afin de capter des pouvoirs d’achat plus bas et contrecarrer par-là le segment informel.
Certaines régions gagneraient également à positionner leurs sites touristiques où le potentiel de développement est encore sous-exploité. Pour cela, il faut passer au mode turbo dans la captation de l’investissement touristique, petit et grand, et dans le marketing territorial pour «vendre» au Marocain les régions de son pays. Des mesures de soutien aux opérateurs du secteur ont été consenties par la tutelle, mais c’est aux territoires et aux professionnels d’actionner les leviers de dynamisation du tourisme national.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO