Edito. It’s now or never
Qui parmi vous n’a pas encore utilisé l’intelligence artificielle ? Cette question deviendra de plus en plus obsolète au fil du temps, car l’IA constitue l’avenir et se développe à vitesse grand V au sein de nos entreprises. Mais où en sommes-nous vraiment ? Le récent rapport de l’UNESCO sur l’utilisation de l’IA au Maroc donne des éléments de réponse.
Le diagnostic de l’UNESCO est sans équivoque : le Maroc bénéficie d’une infrastructure numérique solide et de compétences croissantes dans les domaines scientifiques et technologiques. Le supercalculateur le plus puissant d’Afrique de l’UM6P, ainsi qu’un taux de pénétration Internet de 87,4%, illustrent les efforts nationaux pour créer un environnement favorable au développement de l’IA. Mais ces progrès sont encore insuffisants, car notre pays accuse un retard significatif sur le plan réglementaire.
L’absence d’une stratégie nationale dédiée à l’IA et d’un cadre législatif spécifique limite la capacité du Maroc à encadrer efficacement les risques associés à cette technologie, tels que la discrimination algorithmique ou la protection de la vie privée.
À l’heure où les grandes puissances mondiales définissent leurs orientations en matière d’IA, le Royaume doit relever un défi de taille : élaborer un cadre normatif et éthique garantissant une utilisation responsable et inclusive de l’IA, tout en maximisant ses retombées économiques et sociales. L’urgence est d’autant plus grande que, selon le rapport, 34,8% des emplois au Maroc pourraient être automatisés au cours des quinze prochaines années.
Face à ce bouleversement inévitable, il est crucial de lancer des programmes de reconversion professionnelle et de renforcer les compétences numériques au sein de la population active. Le moment est venu de prendre cette question de l’IA avec la plus grande considération.
Hicham Bennani / Les Inspirations ÉCO
