Edito. Gouvernance renforcée
Ce n’est qu’une question de temps. Le Maroc basculera tôt ou tard dans un régime de change totalement flottant. Si la pandémie de covid a donné un coup d’arrêt à un processus lancé en 2018, et qui a connu deux assouplissements, la situation économique actuelle semble appeler à une relance du dispositif.
En tout cas, le débat sur la flexibilité du dirham a ressurgi en marge des réunions annuelles du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, à Washington. Et c’est Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, qui l’a relancé, promettant une nouvelle phase d’assouplissement de la fourchette de fluctuation du dirham dans deux ans. D’aucuns considèrent cette relance comme une avancée dans la stratégie monétaire du pays.
Ce projet permettra une émancipation progressive du dirham de son panier actuel de devises, composé de l’euro et du dollar, le développement d’un marché des swaps de devises en 2025 et une émission prochaine de 1 milliard d’euros d’euro-obligations. Il en va du renforcement de la compétitivité et de l’intégration économique du Maroc à l’international.
Pour ce faire, une préparation en amont des entreprises est nécessaire, en se dotant d’une «gouvernance» renforcée. En attendant, le régulateur se dit techniquement prêt pour élargir davantage la fourchette de fluctuation. Il a même enclenché le processus de préparation des banques et des acteurs du marché. Les avantages seraient nombreux avec une gestion plus efficiente des risques de change et la facilitation des transactions internationales, le dirham étant amené à être plus sensible aux fluctuations du marché.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO